Ihor Kolomoïsky, oligarque ukrainien mais également israëlo-chypriote, soutien politique et financier de V. Zelensky, était le propriétaire de PrivatBank qui a été nationalisée en 2016 après la découverte d’un trou de 5.5 milliards ! Rien de plus normal, sain et démocratique… L’Europe est en train de nous expliquer qu’il va falloir accepter de ruiner nos pays respectifs pour défendre la démocratie ukrainienne alors que le pays est gangrené par la corruption, qu’il est dirigé par des voyous ! Comme vous pouvez le lire ci-dessous, nous apprenons que l’ancienne directrice de la banque centrale ukrainienne est menacée de mort en Grande-Bretagne ; devinez par qui ?
Valeria Gontareva a d’abord cru à un accident. En cette fin août, en plein cœur de Londres, quand la voiture lui fonce dessus alors qu’elle traverse le passage piéton, il fait encore jour.
« Plein jour », insiste-t-elle, comme si la présence d’un soleil d’été suffisait à balayer ses mauvaises pensées. Quelques jours avant « l’accident », l’ancienne directrice de la banque centrale ukrainienne avait pourtant fait état à la BBC d’intimidations répétées sur lesquelles plane l’ombre de son ennemi juré, l’oligarque ukrainien Ihor Kolomoïsky.
Elle égrène à nouveau pour nous ces cercueils reçus chez elle avec des cadavres factices, ses locaux professionnels vandalisés, ces allusions à un kidnapping pour la ramener à Kiev… Puis il y eut, en août, sa maison de famille, non loin de la capitale ukrainienne, dévastée par un incendie criminel. « En vingt-sept secondes, mon passé a été réduit en cendres. Des méthodes de professionnels », lâche-t-elle. Enfin, ce fut la voiture de sa belle-fille (qui porte le même nom qu’elle), qui brûla soudainement. Un feu de paille. Le hasard avait-il encore sa place ?
Dans son appartement de Londres, où elle nous reçoit les jambes brisées dans un fauteuil roulant, celle qui vit désormais dans la capitale britannique, collaboratrice à la prestigieuse London School of Economics (LSE), se garde bien d’accuser sans preuve. Mais confie : « Kolomoïsky est capable de tout. »
« Capable de tout »
À quelque 2 500 kilomètres de là, jovial et débonnaire, chevelure et barbe blanches lui donnant les airs d’un gentil personnage de conte de Noël, Ihor Kolomoïsky, 56 ans, « pirate » des milieux d’affaires ukrainiens, rit de bon cœur. « Je suis de bonne humeur. Ecrivez-le ! » insiste-t-il. Ce 17 octobre, depuis ses bureaux de Kiev, le milliardaire badine, rejetant les accusations qui feraient de lui l’agresseur de l’ex-directrice de la banque centrale d’Ukraine. Une femme qu’il a récemment qualifiée « d’idiote mentalement instable et de folle ».
L’avant-veille, l’homme, proche du chef d’État Volodymyr Zelensky, a perdu une bataille dans la guerre qui l’oppose à Valeria Gontareva. La cour d’appel de Londres s’est déclarée compétente pour juger de la légalité de la nationalisation de PrivatBank, la plus grande banque d’Ukraine, qu’Ihor Kolomoïsky détenait avec son associé, Guennadi Bogolioubov. La justice londonienne, il le sait, sera moins complaisante à son égard que celle de son pays. Mais, à l’entendre, il s’agit d’une bonne nouvelle. « Nous ferons entendre la vérité », dit-il…
Photo d »illustration : Ihor Kolomoïsky, milliardaire et gouverneur de la région de Dnipropetrovsk (Ukraine), pose dans son bureau, le 24 mai 2014.
7 & 8 novembre 2019