Il faut vraiment être, ou extrêmement intelligent, ou totalement tordu, pour comprendre le message censé avoir été transmis dans cette interview croisée, réalisée par le MuslimPost, entre l’épouse de Tariq Ramadan et l’ami et associé lyonnais de ce dernier, Yamin Makri. L’hypocrisie de celui-ci est extraordinaire puisqu’il nous explique qu’il continue à soutenir Tariq Ramadan alors qu’il a pris soin de supprimer absolument toutes les vidéos et messages de la page Facebook, Résistance et Alternative ! ! Il explique également qu’il a décidé de mettre fin à la cagnotte tout en affirmant s’être déchargé de la responsabilité quant à la somme réunie, de l’ordre de 200 000 €, expliquant que cette dernière incombait désormais à la famille Ramadan qui devra en rendre compte, selon lui !
Quant à l’épouse de Monsieur Tariq Ramadan, elle ne fait que s’enfoncer davantage, en admettant que son mari n’est certes pas parfait, lui qui affirmait il y a encore peu, n’avoir jamais eu le moindre rapport même consenti, avec aucune des plaignantes et qui s’est rétracté depuis lors. Pire encore, elle affirme qu’elle continuera à défendre son mari, car il ne serait pas responsable du crime de viol dont il est accusé. Rappelons à Madame Ramadan, que dans la religion musulmane, la fornication et l’adultère sont des “crimes” et non des faits-divers. Mais comme il y a toujours pire, elle affirme que cette affaire est privée et que seul Dieu peut juger les hommes ! Discours complètement stupide et absurde qui n’a rien à voir avec l’islam. À quoi bon ouvrir des tribunaux et former des juges si ce n’est pour juger quotidiennement les hommes ?! Depuis quand un crime (au sens islamique) qui a été reconnu publiquement est-il une affaire privée ? Qui autorise ces gens à proférer autant de sottises ?!
…c’est entre lui et Dieu, et entre lui et sa famille. Les choses privées se gèrent dans le privé et ce qui est public ne peut être géré qu’en écoutant les principaux intéressés. Et pour finir, il n’appartient qu’à Dieu de juger les hommes et leurs actes. Iman Ramadan
Madame Ramadan osera même dire qu’elle n’a pas eu le temps d’aborder le sujet avec son mari ! Alors qu’hier encore, son mari se plaignait de ne pas avoir accès au parloir ! Aujourd’hui qu’ils ont droit à cet accès, ils ne trouvent pas le temps de parler d’un sujet aussi crucial ! Nombre de couples ont explosé pour beaucoup moins que ça ! De surcroît elle continue de mentir en affirmant que son mari ne reçoit pas les soins appropriés en prison alors qu’il reçoit exactement les mêmes soins que tous les citoyens français, dans les mêmes hôpitaux.
Elle parle également de trois plaignantes “menteuses” sauf qu’il n’est pas question que de trois plaignantes mais de 5 ! Elle oublie les 19 témoignages de femmes que contient le dossier d’instruction ainsi que toutes les anciennes élèves de son époux au collège suisse de Saussure ! Toutes ses approximations et ses omissions ne font que démontrer l’hypocrisie de cette interview… Continuer à parler de rumeurs alors que Madame Majda Bernoussi a signé une convention dans un tribunal belge qui l’oblige au silence contre le versement d’une somme de 27 000 € est juste scandaleux !
Nous le répétons encore une fois, la stratégie de défense et l’entêtement de l’entourage de Monsieur Tariq ramadan sont encore plus lamentables que les accusations elles-mêmes car elles engagent toute une communauté et non plus un simple individu…
Yamin Makri, ami de Tariq Ramadan, et Iman, l’épouse du professeur, reviennent sur les derniers développements de l’affaire.
Ils dénoncent un traitement médiatique à charge et rappellent leur combat pour la présomption d’innocence. Interview croisée.
LeMuslimPost : Selon Le Point, Me Emmanuel Marsigny, l’avocat de Tariq Ramadan, a indiqué que ce dernier « ne conteste pas avoir eu une relation » avec une des plaignantes mais que « ce n’est pas la relation qu’elle a décrite ». Étiez-vous au courant de cette information ?
Yamin Makri : Tariq Ramadan a été accusé de viol. Les éléments qu’apporte Me Marsigny impliquent une relation, certes, mais ils le disculpent de toute relation non consentie. Je pense qu’il faut faire une différence entre le traitement politique, juridique et moral. Au niveau politique, nous dénonçons, et nous continuerons de le faire, la manipulation de certains. Il est évident que, depuis le début de l’affaire, au niveau politique et médiatique, ce n’était pas seulement l’homme qu’on jugeait.
Au niveau juridique, cette affaire apparaît bien plus complexe qu’on le pensait à l’origine. Et on se rend bien compte de la difficulté des juges pour asseoir une décision. Nous leur faisons confiance. Des éléments probants à décharge ont été apportés. Nous espérons que cela permettra de libérer un homme très malade qui doit préparer sa défense face à des accusations lourdes.
Iman Ramadan : Les contacts limités que j’ai avec mon mari depuis son incarcération ne me permettent pas d’avoir une discussion profonde et franche pour le moment. La presse a l’air d’avoir plus d’informations que la famille et continue, comme depuis le début de cette histoire, à colporter des bruits, des mensonges et des rumeurs pour salir mon mari. On ne peut prendre position sur des rumeurs ou même des faits relatés sans entendre le principal intéressé. Malheureusement, depuis le début de cette affaire, le lynchage médiatique a empêché sa voix d’être entendue. Des choses sont dites dans les médias, mais c’est la parole de Tariq qui sera importante. Même l’avocat a demandé au procureur que les médias cessent de diffuser des informations non correctes.Yamin Makri : Sur le plan moral, nous étions habitués aux multiples diffamations des opposants de Tariq Ramadan. Nous n’y avons jamais accordé aucun crédit. Aujourd’hui, c’est son avocat qui nous parle de « relation avec une des plaignantes ». Sur cela, je voudrais être très clair : je ne me prononce pas sur des accusations portant sur la vie privée d’une personne tant que je ne l’ai pas entendue. Tariq Ramadan est mon ami, et il le restera. Par contre, il est évident qu’il devra se positionner sur ces faits. Cela ne concerne que sa famille et la communauté, et je ne vois pas pourquoi cela devrait être sujet à débat public.
Iman Ramadan : Pour moi, l’essentiel aujourd’hui est de dénoncer les accusations mensongères dont il fait l’objet et qu’il conteste. Je demande à tous de respecter cela : mon mari est accusé de viols qu’il n’a pas commis et qu’il nie depuis le début. Notre devoir d’être humain est de prendre la défense de celui qui est accusé à tort et injustement traité.
LeMuslimPost : Aujourd’hui, est-ce que ces dernières informations relayées par la presse ont une incidence sur votre soutien, jusque-là indéfectible, à Tariq Ramadan ?Yamin Makri : Non, absolument pas. Personnellement, je n’ai défendu que la présomption d’innocence tout en dénonçant un traitement médiatique à charge. Mais je ne trouverais pas anormal que des membres du comité de soutien, au vu de ces éléments, se retirent.
Iman Ramadan : Nous nous battons pour sa libération, pour son droit à la présomption d’innocence et pour que cesse le traitement dégradant qu’il subit. Mon mari est un homme, il n’est pas un ange, il n’est pas parfait. Il peut commettre des fautes. Notre famille le soutient pour un crime qu’il n’a pas commis. Le reste, c’est entre lui et Dieu, et entre lui et sa famille. Les choses privées se gèrent dans le privé et ce qui est public ne peut être géré qu’en écoutant les principaux intéressés. Et pour finir, il n’appartient qu’à Dieu de juger les hommes et leurs actes.
Ce qui fait tenir Tariq malgré la maladie et l’injustice qu’il subit est de savoir que cette épreuve est voulue par Dieu et qu’elle a un sens. Nous devons être les cœurs qui accueillent le sens et non des inquisiteurs d’un tribunal de moralité ni des observateurs qui jugent les faits au détriment de la présomption d’innocence, donc de la justice.
Il y a d’un côté les trois plaignantes qui mentent et se contredisent, comme cela a été mis en évidence par Me Marsigny et, de l’autre coté, il y a une mise sous silence de la voix de Tariq pour pouvoir le salir. Il a depuis le début réservé sa parole à la justice. Pour rappel, ce sont ces accusations qui ont entraîné sa détention avec toutes les conséquences que l’on sait aujourd’hui sur sa santé et qui l’ont, comme je l’ai mentionné, privé de parole jusqu’à présent.LeMuslimPost : Fermeture de la cagnotte, soutiens plus discrets… Qu’en est-il aujourd’hui du comité de soutien ?
Yamin Makri : Je pense que le comité de soutien a fait son travail en dénonçant le traitement médiatique de cette affaire. Aujourd’hui, l’avocat de Tariq Ramadan a suffisamment d’éléments pour démontrer que les trois accusations de viol sont infondées. Une demande de libération va être faite. Tariq Ramadan et sa famille pourront ainsi mieux organiser sa défense. Nous devons dorénavant laisser cette affaire être traitée dans la sérénité, sans manipulation aucune. La famille Ramadan qui gère les deux cagnottes devra faire un bilan financier de la manière dont a été utilisé cet argent. Nous avons toujours été transparents, et nous devrons le rester.
LeMuslimPost : Si la demande de liberté aboutit ces prochaines semaines, quel est l’avenir de Tariq Ramadan, que ce soit personnellement et professionnellement, ainsi qu’au sein de la communauté ? Cela n’est-il pas un coup très lourd porté à la communauté musulmane ?
Yamin Makri : C’est à la personne concernée qu’il faudra poser la question. Pour ma part, j’ai toujours été contre la personnification et la surmédiatisation qui ne permettent pas un vrai travail de profondeur sur les enjeux et les défis de la communauté musulmane en France et dans le monde. Le message de l’Islam est bien au-delà d’un homme et de ses défaillances, supposées ou non. La communauté musulmane française regorge de potentialités, d’esprits éclairés, de femmes et d’hommes à la spiritualité rayonnante.
La réaction forte et unitaire, toutes tendances confondues, de la communauté musulmane, face à cet « appel des 300 » qui voudrait abroger certains versets du Coran, est impressionnante. Cela prouve bien que nous sommes une communauté fidèle à des principes et à un Livre référent qui est le Coran. Cette fidélité aux valeurs et à ce Livre nous permet de dépasser toutes les défaillances humaines qui font partie de nos réalités ici bas.
Les réactions intelligentes de certaines personnalités, musulmanes ou non, face à cet appel insensé, me donnent un énorme espoir sur l’avenir de notre communauté dans ce pays. Tant que nous resterons tous fidèles aux principes et aux valeurs qui nous réunissent et que nous saurons dépasser toutes les peurs, les craintes, et les haines, un vivre-ensemble sera toujours possible. C’est mon espoir et le sens de mon action.
Iman Ramadan : On espère que la démarche aboutisse rapidement car il subit aujourd’hui une double peine : celle d’être incarcéré injustement et celle de ne pas pouvoir bénéficier d’un traitement médical approprié. Ce qui est incompréhensible dans un pays comme la France. Son état de santé est chaque jour plus préoccupant sans une prise en charge adéquate. Jusqu’à quand ?
La première chose qu’il fera sera de prendre soin de lui et de sa santé. Au niveau professionnel, l’Université d’Oxford le soutient et attend les conclusions de l’affaire. Au niveau communautaire, Tariq Ramadan prendra la parole sur cette affaire en temps voulu et restera, comme il l’a toujours fait, au service de la communauté. Il prendra le temps de recontacter et de remercier tous ceux qui l’ont soutenu dans cette affaire.
Le Muslim Post