Le rapport de la Cour des Comptes publié le 17 octobre 2019 et qui a analysé les 5 années d’exercice 2013 à 2017 est catastrophique ; il suffit de lire la synthèse de 4 pages à partir de la 2e pour se rendre compte de la gravité de la situation. N’importe quel responsable d’une entreprise privée qui aurait commis le 1/10e des infractions listées se serait retrouvé en prison.
La Cour des Comptes parle de dépenses non conformes aux objectifs poursuivis par la Fondation ce qui est déjà en soi très grave. Elle accuse également la FACE d’avoir voulu camoufler une trésorerie désastreuse via des artifices comptables. Pire encore, la fondation a consommé sa dotation statutaire de 5,12 millions d’euros, ce qui annule son statut d’utilité publique !
Le constat est tellement lamentable que la Cour des Comptes a justement demandé le retrait du statut de la reconnaissance d’utilité publique : «… il appartiendra au ministre de l’intérieur de tirer les conséquences qu’impose cette situation en engageant la procédure de retrait de la reconnaissance d’utilité publique et de dissolution de la Fondation.»
Pire encore, le rapport de la Cour des Comptes relève que 1,3 millions d’euros ont été distribués à des associations proches de feu Serge Dassault dont la somme est très proche de celles réalisée par ce dernier à la fondation ! Sachant que Serge Dassault a été condamné par la justice pour avoir justement acheté des votes, tout le monde aura compris le mécanisme. C’est d’autant plus grave que cet argent qui a été donné à la fondation sera bien entendu défiscalisé. La Cour des Comptes va même demander au ministre du budget d’annuler tous les avantages fiscaux liés à la fondation !
Des méthodes de gestion inappropriées
Concernant la rémunération du délégué général, c’est une véritable anomalie tant par sa désignation que par son montant très largement supérieur à la norme dans ce secteur (150 000 €/an !!!). Toutes ces anomalies sont d’autant plus catastrophiques que 5 membres du gouvernement de 5 différents ministères appartiennent au Conseil d’administration et aucun n’a estimé nécessaire de mettre fin aux dérives. Comment se fait-il que des dizaines de projets ont été réalisés engageant des millions d’euros de dépenses sans aucun contrôle et sans réalisation de bilans ? La Cour des Comptes termine sa synthèse avec une phrase encore plus inquiétante : « Enfin, il est apparu que les relations entre la FACE et Engie sont marquées par une certaine confusion des rôles, préjudiciable à l’indépendance de décision et d’action de la Fondation. » !
Bref, absolument rien ne va. Nous avons l’impression qu’il s’agit clairement d’un énième comité servant à caser les vauriens du gouvernement, les incompétents de l’État qui vont y trouver refuge. Leur seule mission sera de ne pas faire grand-chose contre une rémunération très confortable, comme toujours. On comprend du coup beaucoup mieux pourquoi Jean Castex se retrouve à la tête de la FACE…
Sa mission consiste à accompagner cette Fondation, créée en 1993 et reconnue d’utilité publique, «sur un projet innovant de végétalisation des espaces urbains».
L’ancien premier ministre Jean Castex a été élu mercredi 27 juillet, à titre bénévole, président de la Fondation Agir contre l’exclusion (FACE) par son conseil d’administration, a annoncé la Fondation.
L’ancien chef du gouvernement, qui doit rencontrer dès le mois de septembre l’ensemble des parties prenantes de la FACE, a pour ambition «d’en faire un acteur majeur en multipliant les clubs et fondations abritées sur tous les territoires, afin d’apporter des solutions concrètes au plus près des besoins», selon un communiqué de la FACE.
« Réaliser des prestations de conseil »
Créée en 1993 à l’initiative de la maire de Lille et ancienne ministre du Travail Martine Aubry, avec l’appui de treize grands groupes français, cette Fondation reconnue d’utilité publique mobilise les acteurs économiques mais aussi les acteurs sociaux et institutionnels sur les territoires pour agir contre les exclusions. Par ailleurs, Jean Castex a aussi reçu mercredi un avis favorable de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) pour «réaliser des prestations de conseil au directeur général de la société Idverde »…