Cela fait des années que l’on alerte la population au sujet de la dangerosité des produits chimiques présents aussi bien dans les produits d’hygiène corporelle que dans des produits d’entretien domestiques. Ces produits sont dangereux, cancérigènes, il faut les bannir.
Shampoings, gels douche, crèmes hydratantes… Les produits cosmétiques sont utilisés machinalement par la majorité de la population.
Mais une grande partie d’entre eux sont pourtant composés de conservateurs chimiques et autres perturbateurs endocriniens qui peuvent, à long terme, se révéler néfastes pour notre santé. Depuis 2012, l’association Slow Cosmétique alerte sur la composition de certains produits et milite pour que leur utilisation soit plus responsable et écologique. Constance Sycinski, sa coordinatrice explique : « On n’imagine pas qu’en utilisant un cosmétique, on puisse dérégler son système hormonal. C’est-à dire, potentiellement affaiblir sa stérilité, changer ses humeurs, déclencher des cancers peut-être […] or, il y a des produits dans les cosmétiques qui sont suspectés d’avoir ce rôle-là. »
Un impact écologique
Au-delà de l’impact sur notre santé, l’association dénonce également la dangerosité de certains composés chimiques, présents dans ces produits, pour l’environnement. De nombreux cosmétiques contiennent, en effet, des dérivés de pétrole. « L’industrie du pétrole est polluante en amont et en aval », explique Constance Sycinski. « Quand le produit est jeté ou éliminé dans dans les égouts, on envoie des dérivés de plastiques dans l’environnement ». Les substances dénoncées par Slow Cosmétique sont pourtant légales. « Toutes les formules sont vérifiées par des organismes sanitaires qui valident que ce cosmétique est sûr », rassure-t-elle. Mais c’est leur utilisation à long terme qui pose question. Si certaines marques de cosmétiques se vantent pourtant d’être soucieuses de l’environnement, il ne s’agit que de simples techniques marketing selon Slow Cosmétique. « Une bouteille de shampoing, par exemple, sur laquelle il y aura une très belle feuille, un fond vert, et un nom inspiré du végétal […] c’est un artifice marketing. La formule est, elle, composée de matières synthétiques et inertes », dénonce la coordinatrice.
Des solutions naturelles
Pour l’association, il existe des solutions pour lutter contre ces impacts négatifs. Elle appelle notamment à la réduction d’achats de tous ces produits et prône l’utilisation de produits naturels réutilisables comme l’huile végétale. « On peut faire énormément de choses avec très peu d’ingrédients qui peuvent être tout à fait polyvalents », explique Constance Sycinski. Pour elle, « il faut que les consommateurs comprennent cette logique multi-usage et réduisent le nombre de produits parce qu’on n’a pas besoin de tout ça. »
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