Il faut peut-être admettre qu’il y a des dirigeants politiques plus intelligents que d’autres. Un criminel est un criminel et doit être traité comme tel, nul besoin de le déshumaniser ou de l’exclure de la citoyenneté pour marquer les esprits ou faire le politicien déterminé à combattre le terrorisme (tout en le créant en faisant des guerres illégales !). Mais il est clair que le choix du gouvernement français de faire entrer cette loi dans la Constitution est un choix malsain qui veut pointer du doigt l’islam et mettre en avant le fameux fantasme de la 5e colonne… rien d’autre.
Alors qu’un seul individu est concerné, le gouvernement canadien fait marche arrière, pour en finir avec un système qui divise les citoyens « en deux classes »
Au Canada, le gouvernement fédéral de Justin Trudeau a annoncé jeudi un projet de loi visant à abroger la loi sur la déchéance de citoyenneté qui s’appliquait aux Canadiens binationaux reconnus coupables de terrorisme, espionnage ou encore de trahison.
Actuellement emprisonné, le seul individu ayant perdu sa nationalité canadienne dans le cadre de la loi du précédent gouvernement conservateur va recouvrer sa citoyenneté canadienne. « Cette loi a créé deux classes de Canadiens et nous croyons fortement qu’il n’y a qu’une classe de Canadiens », a fait valoir John McCallum, le ministre de l’Immigration.
Abandon de dispositions du précédent gouvernement
Le Journal de Montréal indique que « John McCallum a déposé un projet de loi modifiant la Loi sur la citoyenneté et apportant une série de changements à plusieurs mesures mises en place sous le gouvernement Harper ». Le nouveau gouvernement libéral (centre gauche) est arrivé au pouvoir en novembre 2015.
Des déchirures françaises
En France, le débat sur la déchéance de la nationalité n’en finit pas de déchirer la majorité de gauche. Le président François Hollande a annoncé sa volonté de mettre en œuvre cette mesure après les attentats du 13 novembre 2015. Mais une partie non négligeable de son camp la refuse. Les arguments invoqués portent notamment sur la question des «deux classes» de citoyens.
Le Temps / AFP