Voici ce qui se passe quand on se retrouve avec une justice pauvre, au budget dérisoire qui a de moins en moins de moyens pour travailler, de moins en moins d’agents pour éviter justement ce genre de bévue honteuse et catastrophique.
Les sœurs de ce jeune homme de 27 ans, tué en 2001, ont annoncé qu’elles allaient attaquer l’État et saisir la Cour européenne des droits de l’homme.
La famille de Mohamed Abdelhadi, tué en 2001, a dénoncé mercredi un « déni de justice ». Il avait fallu attendre quatorze ans pour élucider le meurtre de cet homme âgé de 27 ans, mais ce crime ne sera pas jugé. La Cour de cassation a confirmé mercredi la prescription d’un meurtre remontant à 2001 en raison notamment de la perte d’une plainte par la justice.
La plus haute juridiction française a ainsi confirmé un arrêt de mars 2018 de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon et rejeté le pourvoi formé notamment par la famille de Mohamed Abdelhadi, qui a aussitôt dénoncé un nouveau « déni de justice ».
Mohamed Abdelhadi avait disparu le 9 décembre 2001 à Villefranche-sur-Saône (Rhône). Sa famille avait en vain multiplié les recherches. En 2008, elle déposait plainte pour « disparition inquiétante ». Là encore, sans succès.Le corps retrouvé quatorze ans après
Mais rebondissement en mars 2015 : une femme dénonçait son compagnon qui lui avait avoué avoir poignardé à mort, avec son père, un jeune homme, dont ils avaient caché le corps dans une cave avant de l’enterrer dans un bois.
En septembre 2016, le corps de Mohamed Abdelhadi était retrouvé dans un bois du Beaujolais. Le père et ses deux fils ont été mis en examen pour meurtre et complicité et le père, qui a reconnu les faits, écroué.
La plainte égarée
Mais l’avocat de ce dernier avait saisi la justice, estimant que le délai de prescription, qui était alors de 10 ans à compter du crime, était dépassé en l’absence « d’acte interruptif » dans la procédure. D’où l’importance de la plainte déposée en 2008.
Mais cette procédure pour disparition inquiétante a été « égarée », rappelle la Cour de cassation dans son arrêt et les…
Photo d’illustration : Mohamed Abdelhadi avait disparu le 9 décembre 2001 à Villefranche-sur-Saône (Rhône). DR.
11 décembre 2019