Longtemps j’ai été enfermé dans la vie extérieure, croyant que je l’étais à l’intérieur. Enfermé dehors ! Sans le savoir. Essayant bêtement de trouver une sortie, d’ouvrir une porte vers l’extérieur, en m’y enlisant d’autant plus. Après une longue errance, écrasé de tristesse et de ténèbres, je compris enfin que ma vie extérieure n’était qu’une petite capsule dérisoire perdue dans l’infini de ma vie intérieure… Je compris que j’avais inversé la perspective ; l’ignorance est inversion. Et me rendis compte que la vie extérieure n’est finalement faite que de limites, que l’on cherche vainement à briser, à transgresser, pour goûter la liberté… et en obtenir finalement encore plus de fourvoiement et d’asservissement… Je m’aperçus que la seule liberté est une liberté intérieure, une liberté sereine, une souveraineté… Dénuée de limites, la vie intérieure ne me parut pas pour autant effrayante, son horizon serein annihilait au contraire toute peur de l’inconnu. La vie extérieure me parut alors insipide, bruyante, agitée jusqu’au morbide, terne, insignifiante et incroyablement éphémère… évanescente jusqu’à l’absurde. Je me demandai alors quel était le sens de cet encapsulement sinistre de ma vie intérieure. Une condamnation ? Une épreuve ? Une mission ? Une aventure de la curiosité ? Quoi qu’il en fut, rien désormais ne m’importait plus que de me déployer dans cette vie intérieure vaste et sereine, de m’y retrouver, de m’y reconnaître. Cette vie intérieure est une clarté profonde, bien plus profonde que les sentiments, les émotions, les humeurs…, bien plus profonde que les spéculations philosophiques. Une clarté intérieure bien plus vaste que les compréhensions qu’on peut glaner ici ou là par des raisonnements logiques… Une clarté intérieure qui finit par nous envelopper délicatement et que l’on n’ose plus contrarier en quêtant encore à l’extérieur ce qu’elle nous offre pourtant si généreusement. Car la contrarier, c’est la nier, c’est la quitter déjà. Mon seul désir fut de la faire exister toujours plus, de la rendre sensible, de rendre visible l’invisible, de la percevoir à en faire frémir ma peau, d’en être imprégnée jusqu’au sang, de la respirer aux confins de mes cellules, de la boire jusqu’à l’ivresse… et de reléguer la vie extérieur à de pauvres reflets sans vie… j’ai vécu mon épopée intérieure sans jamais chercher l’assentiment des autres ou leur reconnaissance… des croisements de regards, des rencontres peuvent briser en nous les entraves à notre vie intérieure, bien plus qu’un livre de Raphaël Enthoven. Non décidément, faisons triompher les splendeurs de la vie intérieure, envers et contre les livres de Christophe Barbier. Ces splendeurs annihileront la danse macabre des parasites autour du Veau d’or. La vie extérieure a épuisé toutes ses folies, tous ses crimes, le nouveau monde qui vient ne naîtra pas à l’extérieur. Rien n’arrêtera le triomphe du monde intérieur ici-bas, pas même Martin Bouygues. La tyrannie qui nous jetait à l’extérieur sera anéantie. La dictature et ses experts qui nous réduisaient à des objets seront humiliés au-delà de l’insupportable jusqu’aux tréfonds des ténèbres. Le royaume divin de la vie intérieure sera enfin restauré à la stupeur des démons et de leurs suppôts précipités dans le gouffre. Les rescapés de l’humanité se demanderont : « Comment avons-nous pu vivre durant des millénaires de sinistre brutalité privés de cette joie vitale ? ». Une indicible harmonie balaiera les dernières traces de chaos et les poussières du passé disparaîtront à l’horizon du temps devenu éternel.
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