C’est tout de même inquiétant de voir toutes ces professions déstabilisées et attaquées par des politiques gouvernementales d’ubérisation assumée. Du chauffeur de taxi au notaire en passant par le chirurgien dentiste sans oublier l’ouvrier délocalisé… Bref, les pouvoirs en place depuis 30 ans – UMPS – ont tout fait pour rendre ceci possible !
Voilà une grogne que le changement de gouvernement n’a pas réussi à calmer.
À partir de lundi et pendant une semaine, les chirurgiens-dentistes se mobilisent contre une réforme des tarifs qui ne leur convient pas du tout. Des actions sont prévues et un appel à la fermeture des cabinets dentaires a été lancé. Il devrait être suivi, notamment dans le Nord-Pas-de-Calais.
En cause : un bras de fer qui a opposé pendant des mois l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine et les praticiens, notamment sur une réforme des tarifs.
Les négociations ont achoppé. Le gouvernement a procédé à un arbitrage qui consiste, au 1er janvier 2018, à plafonner les actes prothétiques. Or, pour de nombreux professionnels, ce sont ces actes beaucoup plus onéreux qui permettent à un cabinet de vivre et de faire face aux charges, les actes courants (détartrage, traitement des caries etc.) étant beaucoup moins bien payés en France que dans d’autres pays de l’Union européenne.
« Ne réduisez pas ce combat à une histoire de tarifs », supplie cependant le docteur Marie Biserte, installée à Linselles, près de Tourcoing, et membre de la cellule de coordination des dentistes libéraux du Nord-Pas-de-Calais (CCDeli 59/62, qui se veut « asyndical »). « Notre métier, ça n’est pas de vendre des prothèses, c’est de sauver les dents. Finalement, une prothèse, c’est un échec. Le but, c’est de payer correctement les soins courants, de favoriser les soins précoces, et donc la prévention. »
« Il faut se remettre autour d’une table »
En janvier, les étudiants en chirurgie dentaire, notamment ceux de Lille, s’étaient déjà insurgés contre cette réforme qu’ils jugeaient « incohérente ». Début mars, près de 10 000 praticiens ont manifesté à Paris. « Et si autant de monde s’est mobilisé, c’est que l’heure est grave », poursuit Marie Biserte. Sauf que depuis, Marisol Touraine a laissé la place à Agnès Buzyn au ministère de la Santé. Ses services ont reçu des organisations représentatives des chirurgiens-dentistes. « Ce que nous souhaitons, c’est purement et simplement l’abrogation des décisions issues des arbitrages. Il faut se remettre autour d’une table. »
De très nombreux cabinets dentaires risquent donc d’être fermés cette semaine (les urgences des hôpitaux doivent s’attendre à voir surgir des patients en pleine rage de dents…). Des actions sont également prévues, comme par exemple des séances de prévention, à Lille et Arras, mardi. Au menu également, des rassemblements devant plusieurs Caisses primaires d’assurance maladie de la région. Ou encore un clapping des praticiens professionnels devant la faculté de chirurgie dentaire de Lille pour remercier les […]
Christophe Caron – La Voix du Nord