Loin de défendre le caricaturiste, il est pour le moins surprenant que la Morano se sente blessée et injuriée par cette caricature qui porte effectivement atteinte aux handicapés et à leurs familles, alors qu’elle est restée de marbre après les caricatures du noble prophète de l’islam, caricatures particulièrement offensantes et insultantes à l’endroit de l’islam et du milliard et demi de musulmans du monde entier. Il n’y a pas plus hypocrites que ces ratés qui crient à la liberté de dessiner et caricaturer, à vrai dire insulter les autres, puis déposer plainte devant la XVIIe Chambre au premier dessin anodin les concernant…
A la barre de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le directeur du journal et auteur du dessin Laurent Sourisseau, alias Riss, explique que l’objet du dessin était de railler « l’audacieuse » filiation politique invoquée par Nadine Morano : « C’est ça et rien d’autre ».
« Nous sommes un pays judéo-chrétien, le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes » étrangères, avait-elle déclaré quelques jours auparavant, propos qui avaient suscité un tollé. Ils avaient même fait l’objet d’un signalement de la part de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), auquel le parquet n’a pas donné de suite judiciaire. Sur le plan politique, Nadine Morano s’était vu retirer son investiture du parti Les Républicains pour les élections régionales.
Charlie Hebdo poursuivi pour injure et provocation à la haine
Le Collectif contre l’handiphobie poursuit Charlie Hebdo pour injure et provocation à la haine et à la discrimination. Président de l’association, Alexandre Varaut, avocat de profession, explique que ce dessin a été «douloureusement» ressenti par les parents de handicapés, une «gifle», dit-il. « On voit bien qu’on est une sorte de dommage » collatéral, poursuit-il, mais le bouffon est légitime quand il s’en prend aux puissants, «il ne faut pas se servir des faibles pour faire mal ».
Riss rétorque qu’il n’a «jamais voulu donner de gifle à «personne, à part, sur le plan politique», à Nadine Morano. Selon lui, le général de Gaulle lui-même, parlant de sa fille Anne, atteinte de ce handicap, disait qu’elle «vivait dans son monde à elle». Ce que le dessin voulait dire, c’est que Nadine Morano se trouvait «dans une situation d’incompréhension à l’égard de la pensée du général de Gaulle», précise le dessinateur.
C’est une affaire « entre puissants » estime l’avocat de l’association, Henri de Beauregard, « mais par pitié, laissez les enfants trisomiques en dehors de ça ».
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Cet après-midi, audience sur la Une injurieuse de #CharlieHebdo: total soutien collectif contre l’handiphobie partie dans cette affaire #T21Le parquet pour la relaxe
Le parquet se prononce pour la relaxe, estimant que « les limites de la liberté d’expression n’ont pas été dépassées »
A travers ce procès, estime l’avocat de Charlie Hebdo, Richard Malka, on demande à la justice de dresser « un mur de Berlin », une « Muraille de Chine », « entre le rire et le handicap ». C’est la première fois que le journal est poursuivi pour un dessin sur ce thème, mais pas la première fois qu’il en publie.
Le dessin « a pu blesser, évidemment. Les caricatures religieuses aussi sont blessantes », pour autant, « il faut bien les accepter », argumente Me Malka.
Soulignant que le propos attribué au général de Gaulle est « très contesté », il note que les associations les plus représentatives n’ont pas poursuivi le journal.
« Oui », le « moyen humoristique » repose sur le fait qu’il y ait un « déficit de compréhension », détaille-t-il, « oui il y a une différence, celle-là est lourde, douloureuse ». Mais « en rien » ce dessin ne relève de « l’incitation à la discrimination ou de l’injure »
Que la caricature soit de « bon » ou de « mauvais goût », qu’elle puisse « blesser ou ne […]
Le Parisien / AFP