“On tue les vieux dans les Ehpad du monde entier avec la complicité des États”, dixit Dominique Prédali

Ce crime de masse dure depuis des décennies dans l'indifférence générale...

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Nous en avons parlé sur ce site à la sortie du livre “On tue les vieux”, il y a bien des années. Malgré des dépenses folles, autant de la part des résidents des Ehpad que de la collectivité, jamais nos anciens n’ ont été aussi mal traités et c’est de pire en pire. Mais le plus détestable dans cette affaire c’est le fait d’avoir fait croire que les mesures Covid-19 étaient mises en place pour les protéger ! Il fallait oser le faire et ils l’ont fait. Ils sont tellement mal traités qu’ils ont été les premiers à tomber comme des mouches à la première vague de Covid-19, c’est un fait rappelé par Mme Dominique Prédali : les résidents qui représentent moins de 1 % de la population générale comptaient pour 50 % à 81 % des morts ! Un véritable massacre dont les responsables sont connus : les autorités politiques et les dirigeants des Ehpad.



Sept mois après la publication des « Fossoyeurs » (Fayard), révélant les conditions difficiles dans les Ehpad du groupe Orpéa, la journaliste Dominique Prédali, qui a elle-même enquêté sur cette question, revient sur ce sujet grave dans une tribune.

Les révélations des Fossoyeurs de Victor Castanet ont bouleversé le gouvernement. Olivier Véran avait tempéré « si ces faits sont avérés » et Brigitte Bourguignon se demandait s’il y a vraiment eu des rationnements sur tout, en précisant qu’elle ne voudrait pas qu’on fasse des généralités.

Quid des enquêtes officielles sur les « dysfonctionnements chroniques », des reportages, des études ? Et quid de l’hécatombe de 2020 dans les Ehpad du monde entier qui n’a fait qu’exacerber la crise chronique dans ce secteur ? Les résidents – moins de 1 % de la population – comptaient pour 50 % à 81 % des morts du covid.

SITUATION CRITIQUE

Des taux de mortalité parfois supérieurs à ceux de l’Ebola en Afrique (+30 %) ont alerté l’épistémologue Sylvain Diamantis qui a prouvé que le défaut de soins tuait plus que le virus. Des résidents sont morts de soif, de faim, de privation de soins médicaux et d’hygiène par manque de personnel qualifié. Les études internationales le confirment.

Les Ehpad privés commerciaux, dont les taux d’encadrement qualifiés sont plus bas partout, ont été les plus touchés, mais « ne s’agit pas de jeter l’opprobre », explique Catherine Deroche, ancienne sénatrice. Et pas d’Ehpad bashing, comme ont pu l’évoquer Agnès Buzyn, et Brigitte Bourguignon, alors que ces structures sont financées comme les autres à plus de 70 % par les derniers publics dans la plupart des pays industrialisés (voir Dominique Prédali & Jacques Soubeyrand, Douze gériatres en colère, Fayard, 2009) sans avoir à justifier leurs dépenses (voir Douze gériatres en colère ou Victor Castanet, Les Fossoyeurs, Fayard). En Europe, sur 220 milliards d’euros alloués pour les soins, une partie de plus en plus importante profite aux investisseurs

MACHINE À BROYER LES VIEUX

La course au profit impose d’économiser sur tout. « Oui, on fait de l’argent avec des petits vieux. Tant mieux ! Si c’est le résultat d’une bonne gestion » disait Luc Broussy, alors directeur de l’Executive Master de Politiques gérontologiques et gestion des Ehpad à Sciences-Po, dans Paris Match, le 18 septembre 2003. Le directeur financier d’Orpea vantait « une discipline de gestion axée sur la maîtrise des charges », dans Les Échos le 14 octobre 2004…

Source: Marianne

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