Comme nous n’avons cessé de le déplorer, il faut croire que, dans notre monde moderne, le mot art et l’expression artistique ont été vidés de leur sens. Prendre une banale paire de lunettes issue de chaînes de fabrication industrielles pour une œuvre d’art, reviendrait à vendre vessie pour lanterne, auquel cas Diogène lui-même eut dédaigné d’en faire usage. Et c’est ainsi que les adultes benêts qui se laissent abuser et séduire par de tels artifices, juste pour être dans l’air du temps, concourent en vérité à faire vivre et prospérer ceux qui ont la prétention et le culot de se présenter comme des artistes. Ils sont, hélas, nombreux et on les croise généralement au détour des avenues germanopratines.
Un jeune garçon de 17 ans s’est livré à un tour malicieux. Il a installé ses lunettes sur le plancher d’un musée d’art moderne et observé les réactions des visiteurs. Le résultat vaut le détour.
Il en faut bien peu pour passer pour un artiste contemporain aux yeux du grand public. Le jeune TJ Khayatan en a fait l’expérience cette semaine. Alors qu’il assistait à une exposition au musée d’art moderne de San Francisco (SFMOMA), ce lycéen de 17 ans a décidé de jouer un tour innocent aux visiteurs. Il a posé sa paire de lunettes sur le plancher et attendu leurs réactions. Le résultat vaut le détour.
En quelques secondes à peine, les gens intrigués par l’«œuvre d’art» improvisée se sont mis à s’attrouper autour d’elle et la prendre en photo. Un, puis deux, puis une dizaine… Ils ont été nombreux à se succéder autour du curieux objet, restant parfois plusieurs minutes pour contempler et commenter sa dimension artistique. L’idée lui est venue en observant certaines pièces de […]
Marie Amélie Blin – Le Figaro