C’est tout de même extraordinaire de voir que la justice soit aussi sévère avec cette personne, à la personnalité fantasque certes, alors que très régulièrement nous avons la mise à disposition du public de données privées secrètes comme les Panama papers, Pentagon papers, Paradise papers, les Swiss leaks, les Offshore leaks… Il nous semble parfaitement utile et d’intérêt public la mise à disposition de l’appartenance des élites politiques à la franc-maçonnerie, ce réseau occulte malsain responsable d’un nombre incalculable de scandales financiers en France et ailleurs dans le monde.
Un homme de 48 ans a été condamné à douze mois de prison dont huit avec sursis pour avoir enregistré, détenu et divulgué des milliers de documents confidentiels appartenant aux loges franc-maçonniques du Grand Orient de France et de la Grande loge de France.
En avril 2016, Laurent G. a publié sur le site conspirationniste stopmensonges.com plus de 6000 fichiers contenant entre autres les noms, adresses et numéros de téléphone des membres de la Grande loge de France avant de recommencer en novembre avec plus de 34.000 fichiers appartenant à la loge du Grand Orient de France.
Le prévenu a admis avoir partagé ces documents issus de piratages, qu’il a en revanche niés avoir commis, sur les sites de ces loges, se disant « révolté » par la « double allégeance » à laquelle se soumettaient selon lui des magistrats français membres de la franc-maçonnerie.
La procureure a évoqué des faits « simples, et surtout reconnus par le créateur et administrateur du site », avant d’ajouter : « on n’est pas face à un journaliste ou un lanceur d’alerte, il ne fait pas le tri et publie ces documents sans vérification. Les faits sont d’une extrême gravité qu’il ne réalise absolument pas. »
L’individu de 48 ans, interpellé à Roissy en 2018 après avoir fait l’objet d’un mandat d’amener aux États-Unis où il résidait au moment des faits, s’est montré détaché des débats, s’exprimant pendant plus de trois heures en l’absence d’un avocat. Il avait publié ces listes sous le nom de « Franc-maçonnerie Papers » en référence au scandale des Panama Papers qui a éclaté en 2016. Il a d’ailleurs cité plusieurs fois les noms des lanceurs d’alerte Edward Snowden et Julian Assange pour tenter de justifier ses actes.
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Photo d’illustration : L’homme avait publié plus de 6000 fichiers sur un site internet. snowing12 – stock.adobe.com
Le Figaro / AFP
27 et 28 janvier 2021