La réponse est pourtant très simple et tout le monde la connaît : gouvernent Marseille un ramassis d’incompétents qui ont mis en place un système clientéliste et corrompu avec très souvent une proximité avec les milieux mafieux, comme le démontrent les affaires judiciaires en cours. Désormais, on parle ouvertement de système Gaudin.
Il faut tout de même rappeler que le premier adjoint au maire de Marseille a été condamné par la justice pour avoir caché de grosses sommes d’argent au fisc en Suisse. Que Martine Vassal a été entendue par la justice dans d’obscures affaires concernant la distribution de l’eau. Que la mairie est impliquée dans le détournement de plusieurs millions d’euros dans la gestion catastrophique du SAMU social, l’affaire est en cours d’instruction… Sans oublier que nous avons la ville la plus sale de France, la plus embouteillée, la plus polluée avec les gigantesques navires de croisière ainsi qu’une insécurité de plus en plus préoccupante ! Ajoutons à cela des bâtiments entiers qui s’écroulent sur leurs locataires ! Merci qui ? Merci Gaudin !
Fin de règne chaotique dans la cité phocéenne. Le drame de Noailles (huit morts dans l’effondrement de deux immeubles) a mis en lumière les manquements de la gestion de Jean-Claude Gaudin, maire depuis 1995.
Quels sont les ressorts de la politique marseillaise aujourd’hui ?
Le 5 novembre 2018 restera sans doute comme une date marquante dans la mémoire marseillaise. Ce jour-là, deux immeubles vétustes s’effondrent, rue d’Aubagne, dans un quartier populaire du cœur de la ville. Huit personnes sont tuées. Pour beaucoup, ce drame illustre les failles du système politique marseillais.
Un système bâti sur le clientélisme, la corruption, l’abandon de certains quartiers : analyse très présente dans les titres de la presse nationale, mais qu’on entend aussi à travers la manifestation du 14 novembre à Marseille, baptisée « Marche de la colère » : le maire de la ville, Jean-Claude Gaudin, en poste depuis 1995, y est conspué.
Celui qui doit passer la main en 2020 voit sa fin de règne compromise. Marseille n’est pas une ville comme les autres. Tout y paraît exagéré, démesuré. La « ville monde », ouverte sur la Méditerranée, semble regrouper toutes les pathologies de la vie politique française. Mais la réalité, comme toujours, est bien plus complexe. Marseille est peut-être beaucoup plus normale qu’on ne l’imagine. […]
Hervé Gardette – France culture