La crise s’enlise à « Charlie Hebdo ». Hier, le site Médiapart annonçait en deux petites lignes, à la fin d’un long article sur la mise à pied de la journaliste franco-marocaine, Zineb El Rhazoui, un départ très symbolique au sein de la rédaction de l’hebdomadaire satirique. Selon nos confrères, qui citent « des sources internes à la rédaction », « le dessinateur Luz a confié récemment qu’il n’en pouvait plus, et a annoncé son départ pour septembre ».
Un départ qui serait très important pour l’hebdomadaire puisque Luz est le dessinateur le plus emblématique de l’équipe actuelle de « Charlie Hebdo ». C’est lui qui a dessiné le Mahomet en pleurs sur la couverture du numéro des survivants ainsi que la meute du numéro suivant (voir ci-dessous). Il a indiqué récemment qu’il ne souhaitait plus dessiner le prophète, qui ne « l’intéresse » plus.
Crise ouverte à la rédaction
Quatre mois après l’attentat qui a décimé une partie de la rédaction, la crise est très profonde entre les salariés et la direction du titre. Fin mars, une douzaine de salariés de « Charlie », dont Luz, signait une tribune pour appeler à la mise en place d’une gouvernance plus collégiale. Un des points principaux de crispation est la répartition non équitable du capital de l’hebdomadaire entre Riss, le directeur de la publication, et Eric Portheault, le directeur financier. Tous les deux possèdent désormais 60% du capital de la société éditrice du titre qui a reçu plus de 30 millions d’euros de dons après la tuerie de début janvier.
La sortie médiatique des salariés de « Charlie » avait été peu appréciée par la direction, qui a appelé ses membres à ne pas se répandre dans les médias.
