C’est un tournant politique que vit l’Angleterre aujourd’hui après la nomination de Monsieur Sajid Javid au poste de Secrétaire d’État à la santé. Effectivement, ce dernier prend le contre-pied de tout ce qui a été fait jusqu’à présent en dénonçant le coût extrêmement élevé d’une restriction sanitaire comme le confinement. Dans la vidéo ci-dessous, Monsieur Sajid Javid rappelle qu’il y a 7 millions de Britanniques qui ne se sont pas occupés de leur santé et qui représenteront une charge très lourde sur le système de soins dans un futur proche ! Il ne peut pas s’agir selon lui que de covid19, uniquement de covid19, tout le temps de covid19 car il existe des dizaines d’autres maladies. Sans oublier bien entendu les dégâts catastrophiques sur le système d’éducation et sur l’économie qui s’effondre…
Par le passé, ceux d’entre nous qui ont exprimé des inquiétudes quant aux conséquences mortelles du confinement ont été accusés de vouloir « laisser le virus se déchaîner ».
Toute possibilité d’un débat ouvert et honnête sur les coûts sanitaires du confinement a été écrasée par l’obsession féroce d’une focalisation sur le Covid-19. Tout le reste a été ignoré et, malgré tous nos efforts, nous avons fait très peu de progrès pour imposer la crise sanitaire des non-Covid à l’ordre du jour.
C’est-à-dire, jusqu’à maintenant. Le nouveau ministre de la Santé, Sajid Javid, a écrit un article présentant les arguments sanitaires en faveur de la réouverture de la société. C’est le plus proche que j’aie vu d’un politicien de haut niveau de reconnaître pleinement le coût réel du confinement.
Dans le passé, c’était un sujet tabou. Ceux d’entre nous qui s’inquiétaient des perturbations des services de cancérologie, de la crise croissante de la santé mentale ou de toute autre conséquence mortelle de l’isolement étaient accusés de vouloir « laisser le virus se déchaîner ». Nous avons été ciblés. Malgré les preuves accablantes des dommages causés dans les services de santé habituels, c’est une conversation que nous n’avons jamais été autorisés à avoir. Il a été rapporté que le Cabinet n’a même pas été informé de l’impact que le confinement a eu sur les soins ordinaires. À mon avis, c’est scandaleux.
Le fait que l’homme en charge des soins de santé dans ce pays parle de l’ampleur de la crise dans son premier grand article est donc un grand soulagement. Il va lancer un débat qui, sans aucun doute, sauvera de nombreuses vies.
L’un des principaux problèmes liés à l’examen de la crise sanitaire non covidienne est que nous ne connaîtrons pas l’étendue des dégâts, ou presque, avant des années. En comparaison avec le barrage incessant de statistiques quotidiennes sur les Covid, nous n’avons jamais eu la moindre chance de garder le sujet sous les feux de la rampe.
D’après notre propre expérience au sein de notre réseau de centres anticancéreux Rutherford, les patients présentant un cancer à un stade avancé sont très nombreux, bien plus nombreux que ce à quoi nous nous attendions habituellement. Les oncologues de nos centres partagent tous d’ailleurs les mêmes préoccupations. Au niveau national, on estime qu’il y a environ 45 000 « patients cancéreux manquants ». Où sont-ils ? Des milliers d’entre eux vont perdre la vie inutilement parce que le diagnostic et donc le traitement ont été considérablement retardés. Trop de participants au débat sur le Covid veulent simplement prétendre que cela ne se produit pas.
Le cancer n’est malheureusement qu’un aspect de cette catastrophe croissante. Les services d’urgence de tout le pays connaissent des niveaux de demande sans précédent pour des maladies non liées au Covid. Des personnes qui ne s’étaient pas manifestées auparavant pour un petit souci ici ou là, mais qui se sont transformées en un problème grave. Problèmes cardiaques, accidents vasculaires cérébraux, et bien d’autres petits problèmes qui ne mettent pas forcément la vie en danger mais qui peuvent causer une souffrance extrême au patient – la liste pourrait être longue.
Et ce, avant même de parler de la crise de la santé mentale. Lorsque nous entendons parler de confinements plus tard dans l’année, il est malhonnête d’en ignorer les conséquences comme beaucoup l’ont fait. Il est facile pour un scientifique comme moi de s’asseoir dans mon beau jardin sans avoir à s’inquiéter de véritables problèmes financiers et de dire à un propriétaire de club qu’il doit rester fermé ou à un jeune professionnel de travailler de chez lui dans son petit appartement avec de jeunes enfants. Il y a eu un incroyable manque d’empathie et une désagréable mentalité de « je vais bien, Jack » pendant tout cela.
Personnellement, je suis relativement peu affecté par les restrictions, mais je comprends les défis extrêmes que des millions de personnes ont dû relever. Cela inclut nos enfants. Lorsque les politiciens regarderont ces images de terrains de jeux couverts de ruban adhésif, en seront-ils fiers ? C’est totalement inutile et cruel. Et nous continuons à enfermer des milliers d’enfants en bonne santé pendant des jours alors qu’en réalité, les dommages causés à leurs chances de vie dépassent de loin la menace minime du virus. Je pense qu’une société doit faire passer ses enfants en premier et faire tout ce qui est en son pouvoir pour leur donner les meilleures chances possibles. À mon avis, nous avons laissé tomber une génération d’enfants.
Les confinements et les restrictions ont de graves conséquences. Il est clair que Javid l’a compris. Je n’ai jamais eu autant d’espoir que nous ayons pris un tournant. Nous devons reconnaître pleinement la crise, en discuter ouvertement et l’aborder avec la même vigueur que celle avec laquelle nous avons combattu le Covid.
5 juillet 2021
Titre de l’article original en anglais : Sajid Javid has finally broken the taboo and admitted that lockdowns cost lives, too
Traduction : Lelibrepenseur.org avec DeepL Translator