La situation professionnelle et humaine des personnels de santé est catastrophique au point de les pousser au suicide, sans oublier les innombrables burn-out. Malgré ça, rien n’est fait, bien au contraire, la situation se dégrade de plus en plus et aucun DRH – ou politicien – n’a été auditionné ou tenu responsable de ce massacre ! Par contre, aventurez-vous à maltraiter un chat ou un chien dans la rue… 1 an de prison ferme !
Emmanuelle, infirmière au service néonatalogie de l’hôpital du Havre (Seine-Maritime), avait mis fin à ses jours en juin 2016.
Elle avait laissé une lettre dans laquelle elle mettait en cause ses conditions de travail. Le lien entre le suicide d’une infirmière de l’hôpital Monod, au Havre (Seine-Maritime), et ses «conditions de service», a été établi et reconnu, viennent de faire savoir les syndicats du Groupe Hospitalier du Havre (GHH), près d’un an après le drame.
Infirmière au service de médecine néonatale de l’hôpital du Havre, Emmanuelle, 44 ans, avait mis fin à ses jours le 24 juin 2016. Elle avait laissé une lettre à son époux dans laquelle elle dénonçait ses conditions de travail difficiles. L’enquête administrative et le travail d’une commission paritaire démontrent «le lien direct et unique» entre son suicide et ses conditions de service, annoncent les deux syndicats CGT du groupe hospitalier, le MICT (Médecins ingénieurs, cadres et techniciens) et le OE (Ouvriers employés).
« Une souffrance véritable et prégnante »
« Cette enquête a débouché sur un constat assez poignant et révélé une souffrance véritable et prégnante du personnel de l’ensemble de la filière (du service de médecine néonatale et de surveillance continue pédiatrique)», souligne la CGT. Une conclusion qui apporte, selon le syndicat, «une réponse au compagnon et aux enfants, soulage les équipes, et démontre que le risque psychosocial est bien réel à l’hôpital ».
Manifestation des infirmiers à Paris, en novembre dernier : « On n’est pas des robots ! »
Le suicide de cette infirmière avait suscité l’émoi, au sein du groupement hospitalier. Un soutien psychologique avait été mis en place par l’établissement, et un moment de recueillement avait été organisé par le personnel, en souvenir de leur collègue, en présence de son conjoint.
Drames en série durant l’été 2016
En novembre 2016 et en janvier dernier, des infirmiers avaient manifesté à Paris pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et le «mépris» du gouvernement. Face à la colère de la profession, et après le suicide d’au moins quatre autres infirmiers durant l’été 2016 au CHU de Toulouse, à Saint-Calais, près du Mans, et à Reims, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait dévoilé début décembre un plan pour l’amélioration de la qualité de vie au travail des hospitaliers, avec notamment l’investissement de 30 millions d’euros sur trois ans pour des services de santé au travail ou encore une concertation sur des primes pour le travail de nuit et le dimanche.
Une femme d’une cinquantaine d’années s’était donné la mort, début mars, dans un bureau de l’administration de l’hôpital Cochin, dans le XIVe arrondissement de Paris. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) avait évoqué un «événement tragique» dans un service connaissant «des difficultés persistantes» d’ordre fonctionnel et relationnel. Quinze jours auparavant, c’est une infirmière de l’hôpital de […]
BriacTrebert – Le Parisien