Après la troisième plainte déposée en France pour viol, cette quatrième plainte déposée aux États-Unis pour des faits datant d’août 2013, si elle s’avère confirmée ne pourra qu’aggraver aussi bien pénalement que moralement le cas de Monsieur Tariq Ramadan.
Une plainte aurait été déposée en février pour des faits qui auraient été commis à Washington en août 2013
L’affaire Ramadan rebondit outre-Atlantique. Une plainte pour agression sexuelle contre Tariq Ramadan aurait été déposée le mois dernier auprès de la police de Washington, a appris Libération. La plaignante, une Américaine musulmane d’une trentaine d’années, réside actuellement au Koweït. Elle aurait déposé plainte par téléphone dans la soirée du 19 février, pour des faits remontant à la nuit du 30 au 31 août 2013. A cette date, le prédicateur musulman se trouvait dans la capitale américaine, où il participait au 50e congrès de la Société islamique d’Amérique du Nord (ISNA).
Comme il est d’usage aux États-Unis, le rapport de police n’indique ni l’identité de la plaignante ni celle de l’accusé. Les deux protagonistes sont désignés par les abréviations R-1 (pour « reporting person », personne déclarante) et S-1 (pour « subject », objet). Une source policière dans la capitale américaine a toutefois confirmé à Libération que S-1 désignait bien Tariq Ramadan. La plaignante accuse le théologien suisse d’avoir « placé son pénis dévêtu contre sa poitrine » et de l’avoir « touchée au niveau du décolleté », le tout « contre sa volonté », détaille la plainte d’une page, que Libération a pu consulter.
Sans plus de précisions, la même source policière confirme que l’enquête, toujours en cours, a été confiée à un inspecteur. Selon la procédure pénale américaine, l’inspecteur décidera, à l’issue de son investigation, s’il y a suffisamment d’éléments pour transmettre le dossier à un procureur fédéral et recommander une mise en examen. Le cas échéant, il reviendra alors au procureur de décider de lancer, ou non, des poursuites judiciaires contre Tariq Ramadan, au nom du District de Columbia, où se trouve Washington.
Employée du département de la Défense
Maître Jonas Haddad, l’ancien avocat de deux des trois femmes qui ont porté plainte pour viols en France contre Tariq Ramadan, confirme l’existence de cette accusatrice américaine, avec qui il a lui-même été en contact. « J’ai été mis en relation avec elle il y a environ deux mois par des sources américaines », déclare-t-il à Libération. Leurs échanges, ajoute-t-il, ont essentiellement porté sur la procédure qu’elle pouvait enclencher aux États-Unis…