Il suffit de faire le constat de ce genre d’événements pour mieux comprendre ce qu’il se passe dans le monde réel : qui commande, qui dirige derrière les rideaux ? Le peuple tunisien lui-même n’a pas droit à autant de sécurité dans son quotidien ! Il serait intéressant de savoir combien coûte un tel événement au contribuable ? Sans oublier la présence de la serpillière Chalghoumi…
Tunisie : Les 4 choses à ne pas faire quand on assiste au pèlerinage de la Ghriba
C’est comme s’il ne restait plus rien à dire sur le pèlerinage annuel de la Ghriba. L’actualité du pèlerinage a passé en revue les sujets habituels: terrorisme et sécurité, Tunisie et Israël, juifs tunisiens et musulmans tunisiens, des bijoux par-ci, un bout de folklore par-là. Pour changer un peu, le HuffPost Tunisie propose, en prévision de 2016, les 4 choses à ne surtout pas faire lors d’une visite du pèlerinage.
- Faire la route dans une voiture de location
La mauvaise idée par excellence. Les courageux qui auront décidé de prendre la route plutôt que l’avion devront avaler les kilomètres pendant 7 heures minimum. Mais pour les mêmes courageux en voiture de location, c’est 9 heures au mieux, 10 heures en réagissant mal aux questions de la police.
Pendant une petite semaine, l’île de Djerba se transforme en bunker. 5,000 policiers, gardes nationaux et soldats patrouillent dans l’île et 2,000 en gardent les abords, chiens renifleurs d’explosifs à l’appui. Barrages, fouilles et contrôles se multiplient. Chaque unité de contrôle est composée de plusieurs brigades qui se complètent – trafic routier, douane, forces d’intervention. Aux ronds-points, emplacements stratégiques pour toute force de l’ordre qui se respecte, les agents ont un système de détection simple.
« 95 % sont des véhicules du coin, donc on les connaît », explique un officier de la Garde nationale. « Et ceux que nous connaissons le moins, ce sont bien sûr les voitures de location ».
- Commenter le petit nombre de pèlerins
Les responsables du pèlerinage n’ont pas l’habitude de donner de chiffres, on parle habituellement de « plusieurs centaines » pour ne pas se tromper. Mais c’est le premier des constats: depuis le pic de fréquentation en 2010, les pèlerins de la Ghriba se font chaque année moins nombreux. La troupe des habitués s’étiole à vue d’œil, malgré les efforts des organisateurs. Pourtant, le cru 2015 présentait de nombreuses personnalités en featuring, parmi lesquelles plusieurs ministres, des ambassadeurs, ainsi que l’inévitable imam de Drancy Hassen Chalghoumi pour preuve d’entente religieuse.
La ministre tunisienne du Tourisme Selma Elloumi Rekik est la première à le faire remarquer: « Il y a moins de gens que nous l’espérions, mais nous sommes heureux tout de même ». Et la faible affluence contraste de plus en plus avec le nombre d’agents mobilisés, qui n’a quasiment pas bougé par rapport à l’année dernière. Résultat du décompte: 6 ou 7 agents par pèlerin.
Dans les coins de la synagogue, certains font remarquer tout bas que, « quand même, l’année dernière il y avait plus de monde ».
- Oublier de venir manger son œuf
On a beau discuter la sécurité et les avertissements de Benyamin Netanyahou, au cœur de la Ghriba, il y a avant tout un œuf. Car avant d’être un événement religieux, le pèlerinage de la Ghriba est surtout constitué de festivités folkloriques. Et l’œuf, c’est le clou du spectacle.
Selon une des légendes fondatrices de la synagogue de la Ghriba, une jeune fille éprise de solitude aurait habité une cabane à cet emplacement. Lorsqu’un incendie ravage la maison, la jeune fille meurt mais n’est pas brûlée: elle devient une sainte. Alors, chaque année, des femmes se faufilent, parfois smartphone à la main pour immortaliser l’instant, dans une niche sous l’arche sainte, « la caverne de la fille », et y déposent un œuf marqué du nom d’une jeune fille célibataire bonne à marier.
A la fin des festivités, la jeune fille doit venir récupérer l’œuf et le manger pour s’assurer de trouver un mari.
- Tenter de monter sur le char avec Marco
Deux jours par an, Marco est le roi de la Ghriba. Plutôt court sur pattes, bien enrobé, Marco a la voix qui porte et il en profite. Impossible de ne pas le voir, le bonhomme est partout: il anime notamment la vente aux enchères, grande foire plutôt réjouissante où sont vendus, dans la cour principale de la Synagogue, les objets les plus incongrus.
Mais Marco, c’est aussi l’homme debout sur le char lors de la procession qui voit les pèlerins marcher une centaine de mètres aller-retour en chantant hymnes religieux et hymne national.
Dans un discours proféré du haut de son char, Marco a, comme à son habitude, remercié « de tout cœur les forces de sécurité tunisiennes », sans oublier « un grand merci à notre président Béji Caïd Essebsi ».
L’année dernière, il avait lancé à Amel Karboul, alors ministre du Tourisme présente au pèlerinage : « la Tunisie vous aime, Israël vous aime ». Une tirade mal placée alors que la ministre était dans un tourbillon de polémiques autour de l’affaire des touristes israéliens et d’une prétendue visite en Israël.