Cette situation dramatique du médecin au travail est aggravée par la situation de l’étudiant en médecine (pharmacie, odontologie…) dont les conditions d’apprentissage sont honteuses. On ne sait pas comment on en est arrivé là, à un tel point de jmenfoutisme intégral ; une chose est certaine, les conséquences sur nos soignants et les patients seront lourdes.
Jeune médecin généraliste remplaçant depuis deux ans et ayant récemment passé sa thèse, le docteur A a pourtant choisi de ne pas s’installer.
Dans une lettre ouverte au ministre de la Santé, il explique les différentes raisons qui le poussent à fuir l’exercice en ville. Il évoque tout d’abord « l’humiliation tarifaire dont ma spécialité fait l’objet ». Il dénonce par cette formule non seulement la faiblesse des émoluments au regard des efforts consentis pendant ses études, mais également la différence très marquée avec d’autres spécialités. Il déplore par ailleurs le « matraquage fiscal » et social, relevant que « 65 % de mon chiffre d’affaire disparaît chaque mois ». Il fustige en outre le « harcèlement administratif ». Le praticien décrit les longues heures « bénévoles » consacrées à un travail chronophage. Il estime enfin que l’image de sa profession a été « gravement dégradée » et considère que les gouvernements successifs ont participé à ce discrédit. « Le serment d’Hippocrate ne sous-entend pas que faire Médecine est un sacerdoce » conclut-il visiblement amer.
Pourtant, le jeune médecin affirme aimer son métier qu’il considère comme l’un des plus beaux du monde. Il espère que le ministre saura redonner aux praticiens « la fierté d’exercer notre profession ».
A.H – JIM