Le degré de dépravation des élites politiques françaises est spectaculaire. Il est d’autant plus impressionnant qu’il s’agit d’élus du Rassemblement national comme c’est le cas dans cette affaire de proxénétisme aggravé. Alors que le RN se fait passer pour le parti de l’ordre, du conservatisme et de la morale, on en est à des années-lumière. Les perquisitions de la police ont permis de saisir autour de 50.000 euros en espèces, évaluant le chiffre d’affaires de la prostitution à plus de 200.000 euros sur 6 mois !
Des prostituées asiatiques exerçaient dans des salons de massage et des appartements loués par l’ancien élu Rassemblement national François Jay
Un réseau de proxénétisme qui exploitait au moins six prostituées chinoises a été démantelé cette semaine à Bordeaux. Ce vendredi 28 avril, le principal proxénète, un Chinois de 31 ans, et l’ancien conseiller municipal et métropolitain Rassemblement national (RN), également candidat FN aux législatives à Bordeaux en 2012, François Jay, 69 ans, propriétaire des appartements, ont été déférés au parquet et présentés au juge d’instruction en charge du dossier.
Ils ont été mis en examen pour proxénétisme aggravé et blanchiment aggravé par concours habituel à une opération de placement, dissimulation ou conversion du produit d’un délit. L’ancien élu, qui aurait tenté de minimiser son implication, a été placé sous contrôle judiciaire avec paiement d’une forte caution. Le proxénète présumé a été placé en détention provisoire à la prison de Gradignan. Tous deux, à ce stade de la procédure, bénéficient de la présomption d’innocence.
Des annonces sur Internet
L’affaire a vu le jour il y a tout juste un an. Comme souvent, c’est un renseignement anonyme arrivé aux oreilles de la police qui a déclenché les premières investigations. L’enquête préliminaire, sous le contrôle du parquet puis menée sous la conduite du doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Bordeaux, a donné lieu à de longues et minutieuses investigations confiées aux policiers de la brigade du proxénétisme de l’Unité de lutte contre l’économie souterraine (USES) de la Sûreté départementale, associée au Groupe interministériel de recherches (GIR).
« Ces faits ont permis de mettre en lumière un réseau de prostitution de femmes asiatiques dans l’agglomération bordelaise, à la fois dans des appartements privés mais aussi des salons de massage dans lesquels ces femmes offraient des prestations sexuelles contre rémunération », précise le parquet sollicité par « Sud-Ouest ».
Les perquisitions ont permis de saisir près de 50 000 euros en liquide
Photo d’illustration : Les clients étaient à la recherche de petites annonces proposant des massages asiatiques « avec finition ». © Crédit photo : Illustration « Sud Ouest »
Jean-Michel Desplos
28 avril 2023