Ce n’est pas normal : un ministre de la Justice ne peut visiter un détenu condamné sans motif officiel clair, surtout s’il est ami proche. L’amitié personnelle et le poste créent un conflit d’intérêts patent. Dans une démocratie saine, cela heurte l’indépendance judiciaire et l’égalité devant la loi. La visite envoie un signal implicite de pression aux procureurs, comme l’ont dénoncé les avocats car l’affaire est toujours en cours, en appel.
C’est inacceptable sans transparence totale et justification administrative irréfutable avec un risque grave pour la séparation des pouvoirs.
Une trentaine d’avocats dépose une plainte contre le ministre de la Justice, Gérald Darmanin. Ils lui reprochent d’avoir rendu visite à Nicolas Sarkozy en prison mercredi. Une entrevue à la prison de la Santé dont le garde des Sceaux ne s’est jamais caché, mais que les plaignants considèrent comme une prise illégale d’intérêt.Dix jours après l’incarcération de Nicolas Sarkozy, une plainte a été déposée jeudi soir, par une trentaine d’avocats, contre le ministre de la Justice Gérald Darmanin.
Ils l’accusent de prise illégale d’intérêts après qu’il se soit rendu mercredi soir à la prison de la Santé pour rendre visite à l’ancien président de la République. Une entrevue qui a duré près de 45 minutes.
Le garde des Sceaux est un proche de l’ancien président et depuis sa condamnation, il multiplie les marques de soutien. Dès lors, « Gérald Darmanin a nécessairement fait peser une pression implicite sur les épaules des magistrats du parquet dont il est le supérieur », dénonce maître Jérôme Karsenti, l’un des avocats à l’origine de la plainte…































