Voici un résumé intéressant de la situation désastreuse au Soudan ayant causé des dizaines de milliers de morts depuis deux ans ainsi que des millions de déplacés. La raison principale de cette catastrophe régionale impliquant plusieurs pays est le fait d’avoir voulu normaliser la situation diplomatique avec l’entité sioniste avec la pression de Washington. L’entité sioniste est une malédiction car depuis sa création, que le pays soit pour ou contre, le pays est bombardé, déstabilisé et les crimes de guerres multipliés.
Le contexte historique et la normalisation
Depuis les années 1950, le Soudan occupait une position stratégique dans la « doctrine de la périphérie » israélienne visant à contourner l’hostilité arabe. Après la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019, le Soudan a normalisé ses relations avec l’israël en janvier 2021 dans le cadre des Accords d’Abraham, rejoignant les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc. Cette normalisation était présentée par Washington et Tel-Aviv comme une promesse de prospérité économique pour le Soudan. L’entité sioniste disposait d’un intérêt stratégique majeur dans cette normalisation en raison de l’importance du littoral soudanais sur la mer Rouge d’un point de vue sécuritaire et économique.
La guerre civile et le double jeu israélien
Lorsque la guerre civile éclate en avril 2023 entre les Forces Armées Soudanaises (SAF) du général Al-Burhan et les Forces de Soutien Rapide (RSF) du général Hemedti, l’entité sioniste se positionne rapidement comme médiateur potentiel en invoquant ses liens avec les deux camps. Les RSF de Hemedti, soutenues massivement par les Émirats arabes unis, ont signé un contrat de 6 millions de dollars avec un cabinet de lobbying fondé par un ancien agent du renseignement israélien et se sont positionnées comme opposantes aux islamistes tout en plaidant ouvertement pour la normalisation avec Tel-Aviv. De son côté, Al-Burhan et les SAF avaient initialement normalisé avec l’israël mais ont adopté un discours nettement anti-israélien après le déclenchement de la guerre à Gaza en octobre 2023.
Le tournant iranien et la transformation en guerre par procuration
En juillet 2024, l’Iran a officiellement rétabli ses liens avec les SAF d’Al-Burhan suite à ses appels urgents à un soutien militaire alors que ses forces perdaient du terrain face aux RSF. L’Iran a fourni des drones Mohajer-6 et Ababil qui ont changé le cours de la guerre. Des images satellites de septembre 2024 ont révélé que le Soudan exploitait des systèmes radar iraniens Malta AI Fajr-1 le long de sa côte de la mer Rouge. Cette intervention iranienne a profondément affecté les relations israélo-soudanaises et transformé le conflit en guerre par procuration régionale.
Le rôle trouble des Émirats arabes unis
Les Émirats arabes unis ont apporté un soutien massif à Hemedti et aux RSF malgré leurs crimes de guerre documentés, dans le cadre de leur campagne d’influence dans la Corne de l’Afrique. Ce soutien était si important que la page Facebook officielle d’Hemedti était gérée depuis les Émirats. Abou Dhabi cultive son alliance stratégique avec l’entité sioniste depuis 2020 tout en jouant un rôle obscur dans cette zone de conflit sans fin.
Bilan et conclusion
La guerre au Soudan a causé plus de 20 000 morts et 14 millions de déplacés selon l’ONU, provoquant une catastrophe humanitaire avec des famines massives. Depuis mars 2025, l’armée soudanaise (SAF) reprend progressivement le contrôle de Khartoum. Le conflit est devenu une guerre par procuration entre deux camps : d’un côté les RSF soutenues par les Émirats, l’israël (indirect), le Tchad et la normalisation ; de l’autre les SAF appuyées par l’Iran, la Russie, l’Égypte et la Turquie.
La normalisation avec l’entité sioniste, présentée comme une promesse de prospérité par les États-Unis et Tel-Aviv, a en réalité plongé le Soudan dans une guerre civile dévastatrice instrumentalisée par des puissances régionales pour leurs propres intérêts géopolitiques. Le peuple soudanais paie le prix fort d’un conflit qui le dépasse largement, victime d’une grande escroquerie américano-israélienne et de la cupidité des régimes arabes complices. Cette guerre illustre comment la normalisation forcée avec l’israël, loin d’apporter la paix et la prospérité promises, a servi de catalyseur à un désastre humanitaire majeur orchestré par des puissances étrangères.


























