François Hollande/© Reuters Photographer
François Hollande ne cesse de rabaisser la fonction présidentielle en racontant au tout venant des secrets défense alors même que les familles des victimes des derniers attentats sont empêchées d’accéder à la vérité, sachant dans ce cas précis qu’il n’y a absolument aucun secret défense à protéger. Le monde tourne à l’envers…
INTERVIEW – Depuis les révélations du livre Un président ne devrait pas dire ça dans lequel François Hollande confie avoir ordonné des assassinats ciblés de djihadistes, des leaders du parti Les Républicains estiment que le président devra rendre des comptes devant la justice. Bertrand Warusfel, spécialiste du droit de la guerre, nous éclaire.
Depuis les révélations du livre Un président ne devrait pas dire ça la polémique enfle. Les leaders du Parti d’opposition Les Républicains reprochent à François Hollande d’avoir trahi le secret défense et divulgué des informations classifiées concernant des assassinats ciblés visant des membres de l’État islamique. Dans cet entretien, Bertrand Warusfel, professeur à l’université de Lille, et avocat au barreau de Paris, spécialiste du droit de la guerre et de la sécurité, revient sur le cadre légal et juridique de la raison d’État.
LE FIGARO. – Le président de la République peut-il être poursuivi pour forfaiture ou pour avoir dévoilé des opérations de neutralisation de djihadistes?
Bertrand WARUSFEL. – On peut discuter de l’opportunité, du bien-fondé politique ou moral de telles révélations et de savoir si ces dernières étaient appropriées. Mais juridiquement, il sera compliqué de poursuivre le chef de l’État. Tout d’abord parce qu’en tant que chef de l’exécutif et chef des armées, il détient la prérogative de décider de ce qui est classé secret défense ou pas. Ensuite parce que l’information qu’il donne reste extrêmement succincte puisqu’il ne divulgue ni l’identité des personnes ciblées ni les éléments de contexte, qu’il s’agisse de la temporalité, des lieux ou encore de la méthode employée. Il avoue seulement avoir décidé de quatre assassinats ciblés, ce qui par ailleurs est une information qui renseigne les citoyens sur l’action de l’État. Il serait donc difficile et paradoxal de l’accuser de compromission du secret alors que l’on reproche […]
Paule Gonzalès — Le Figaro