La situation en France est vraiment dramatique car lorsque l’on constate le nombre d’agressions sexuelles et de viols dans les grandes écoles qui sont censées récupérer la jeunesse qui sera l’élite de demain, nous ne pouvons qu’être effrayés ! Pire encore, les autorités administratives de ces Grandes écoles ne peuvent pas ne pas être au courant, elle sont responsables de ce désastre. Bien entendu, personne ne parlera de la place centrale de la consommation excessive de drogues et d’alcool dans ces viols nombreux.
Le parquet d’Évry a indiqué vendredi à l’AFP avoir ouvert plusieurs enquêtes pour viol dans de grandes écoles situées sur le plateau de Saclay, en Essonne au sud de Paris, après avoir reçu « plusieurs plaintes ».
« La parole s’est libérée » dans « des lieux clos où il était difficile de parler et de se faire entendre car il fallait préserver la réputation des établissements », s’est félicitée la procureure Caroline Nisand. Son parquet a ouvert des enquêtes à CentraleSupélec, à l’Ecole Normale Supérieure (ENS), à Polytechnique et à l’Institut d’Optique. Parmi ces enquêtes pour viol, trois ont été confiées à des juges : une à CentraleSupélec et deux à l’ENS.
La procureure a souligné « une dynamique » de libération de la parole qui a contribué à « lever l’omerta qui régnait sur le campus » de Saclay, situé en banlieue parisienne. La magistrate date cette libération de la diffusion d’un questionnaire interne de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec, qui avait révélé une centaine de faits de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle et viol sur l’année universitaire.
Des révélations similaires
Les résultats de cette enquête interne avaient été signalés par la direction de l’école à la procureure d’Evry, qui avait alors ouvert une enquête préliminaire en octobre 2021 et s’était rendue dans l’établissement pour échanger avec les étudiants réunis dans un amphithéâtre comble, accompagnée des gendarmes. Désormais, deux enquêtes sont en cours à CentraleSupélec, suite à deux plaintes pour viol : l’une menée par le parquet et l’autre confiée à un juge d’instruction.
Des révélations similaires avaient marqué Polytechnique, où la direction « sous le choc », avait signalé à la justice les résultats d’un questionnaire interne. D’après ce questionnaire, une étudiante sondée sur quatre disait avoir été victime d’agression sexuelle dans sa scolarité et onze élèves disaient avoir été victimes de viol ou tentatives de viol. Le parquet avait ouvert, en avril, une enquête.
À ce jour, le parquet d’Evry compte trois enquêtes préliminaires en cours, à la suite de deux plaintes pour viol à Polytechnique et d’un signalement. Deux enquêtes ont aussi été confiées à des juges début juin à l’Ecole normale supérieure (ENS) pour viol et agression sexuelle, à la suite de deux plaintes. Une enquête préliminaire est en cours à l’Institut d’Optique pour viol et agression sexuelle. Les plaignantes sont toutes des étudiantes et les soupçons portent sur d’autres étudiants : il n’y a pas, « à cette heure, de rapport d’autorité » entre les plaignantes et les suspects, précise la procureure.
Photo d’illustration : Police nationale (Illustration) — Adil Benayache/SIPA
24 juin 2022