Voici une des limites de la démocrassie qui ne supporte pas la moindre remise en cause de son autorité, l’État ne pouvant se juger lui-même. Les arguments du procureur sont risibles ; il explique en effet que pour que la faute soit caractérisée et punissable, il eut fallu que les responsables fussent au courant et les manquements franchement délibérés ! En raison même de l’état d’urgence, le risque était connu de tous et il n’était certainement pas nécessaire d’avoir sciemment cherché à faire tuer des gens pour être responsable d’incompétence et de négligence coupable ! Bref, les apparences sont sauves… Pour finir, bravo pour les milliers de caméras de surveillances très onéreuses qui ont brillé ici par leur grande “utilité”…
Le parquet de Nice annonce, jeudi 19 janvier, qu’il classe sans suite les plaintes contre l’État et la municipalité de Nice pour mise en danger de la vie d’autrui, déposées par 23 familles ou proches de victimes de l’attentat de Nice.
Ces plaignants contestaient le dispositif de sécurité déployé lors des festivités de ce 14 juillet, mais à l’issue d’une enquête préliminaire conduite depuis septembre, le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre estime classer sans suite les plaintes déposées “au motif de l’inexistence d’une infraction pénale.”
Selon lui, l’enquête n’a pas permis de conclure à une “violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité” qu’aurait pu avoir commis la préfecture ou la mairie. “Tous les postes de sécurité étaient tenus avec des effectifs suffisants” et le “dispositif était conforme aux règles de l’art de la sécurité”, a ajouté le procureur.
“Il ne faut pas simplement avoir été imprudent”
“Pour que l’infraction soit constituée, il ne faut pas simplement avoir été imprudent mais qu’il y ait eu conscience d’un risque important, que la couverture de ce risque ait été prévue et que le responsable ait sciemment décidé qu’il n’en ferait rien“, a souligné le procureur.
Le soir de l’attentat, plus de 30 000 personnes assistaient au feu d’artifice lorsque Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Franco-Tunisien de 31 ans, a foncé dans la foule avec un camion. L’attentat a été revendiqué par le groupe Etat islamique que la France combat en Irak et en Syrie. Parmi les plaintes adressées au procureur de Nice, l’avocat des parents d’un enfant qui figurait parmi les victimes, le petit Yanis, Me Yassine Bouzrou, visait en particulier “le défaut de mise en place de contrôles de la circulation des poids-lourds” aux abords de la Promenade des Anglais où les camions étaient selon son interprétation théoriquement interdits.
La plainte soulignait que le conducteur du camion s’était rendu à onze reprises sur la Promenade entre le 11 et le 14 juillet avec son poids-lourd de 19 tonnes, manoeuvrant à plusieurs reprises sur la voie piétonne et feignant de livrer des marchandises. Il s’était même garé sur la partie piétonne de la Promenade, à hauteur du Negresco, hôtel emblématique de Nice, proche de l’attaque.
France TV Info / AFP