Alors qu’il faisait moins de 40°C à Bordeaux cette troisième semaine du mois d’août 2023, la température au CHU était à plus de 44°C ! Une température pour le coup caniculaire qui fait souffrir les malades et affaiblit leurs organismes avec une impossibilité biologique de se reposer et récupérer leur santé. Faut-il comprendre que les chambres étaient chauffées en plein été ?
Plusieurs parents ont dû acheter des climatisations portables à 400 € et les installer à leurs frais dans la chambre recevant leurs enfants hospitalisés ! Un véritable cauchemar la faillite de l’hôpital public avec un ministre – Aurélien Rousseau – qui passe à la télé nous expliquer que le port du masque est indispensable alors que la situation est dramatique ; des bébés meurent dans le ventre de leurs mères par défaut de prise en charge, d’autres dans les couloirs bondés des urgences… !
Plus de 44 degrés relevés dans une chambre du service pédiatrique de l’hôpital Saint-André,
40°C sur la passerelle qui relie le service pédiatrie à un autre bâtiment, d’autres services du CHU de Bordeaux seraient concernés. Le syndicat Sud Santé Sociaux dénonce des “conditions de travail insupportables” dues à la canicule.
Des parents achètent eux-mêmes une clim pour la chambre d’hôpital de leur enfant
“C’est la catastrophe” résume Jérémy Legrand, représentant syndical. “Les soignants sont obligés de mettre des pains de glace sous leur blouse pour tenter de se rafraichir, il n’y a pas de clim dans les chambres, pas de stores*, les fenêtres ne s’ouvrent pas complètement… On a eu cet après-midi le témoignage d’un agent qui a vu des parents amener une clim mobile qu’ils ont acheté eux-mêmes, 400 euros, parce qu’ils en avaient marre de voir leur enfant souffrir dans une chaleur suffocante… On en est là. “
Le pire sur la passerelle vitrée entre le service pédiatrique et le cœur du CHU
La fournaise est au pire, selon lui, au niveau de la passerelle qui relie le bâtiment principal du CHU au service pédiatrique “c’est un endroit entièrement vitré, donc l’été, ça fait un effet serre, mardi matin on y a relevé plus de 40°C.”** Les soignants tentent d’abriter les patients dans les chambres à l’ombre mais “ça devient de plus en plus compliqué” dit la fiche d’alerte. Ils indiquent n’avoir reçu ni stores ni films occultants pour préserver les chambres des patients exposées au soleil. Si bien que la température dans l’une d’elle serait grimpée jusqu’à plus de 44°C au soleil.
Le CHU conteste le relevé de température
Le CHU conteste ce relevé de températures mais confirme que les températures ont été élevées dans le service d’hôpital de jour de l’hôpital des Enfants le lundi 21 août. La direction souligne que les équipes se mobilisent pour apporter des solutions, et rapporte que lundi en milieu de journée un climatiseur mobile a été installé dans le couloir desservant les chambres. Les portes de chambres restent ouvertes et chaque chambre est équipée de ventilateur.
« La chaleur aggrave ma maladie »
Un ventilateur qui ne suffit pas pour cette jeune fille accueillie en hôpital de jour le 18 août pour une maladie de peau “la chaleur aggrave ma maladie, je ne peux pas rester dans une pièce au dessus de 25°C“ lit-on sur sa fiche alerte jointe au signalement. Portée dans une pièce où se trouve une climatisation mobile, la jeune fille insiste “cet équipement n’est pas suffisant pour moi lors de fortes chaleurs”.
Des climatiseurs en renfort à l’hôpital des Enfants
Le CHU de Bordeaux indique que 3 climatiseurs supplémentaires vont être installés aujourd’hui, mardi 22 août, à l’hôpital des Enfants. “Toutes les demandes de brumisateurs réalisées par les services de pédiatrie ont été satisfaites, les stocks sont opérationnels.” Pour mercredi et jeudi, “il est envisagé de déplacer l’activité de l’hôpital de jour dans un secteur qui est actuellement fermé.” Un climatiseur d’appoint a été installé en pédiatrie, comme le relate le syndicat Sud Santé, mais ces systèmes sont “insuffisants et arrivés trop tard”, Jérémy Legrand insiste “nous ce qu’on veut ce sont des solutions pérennes, et là c’est la panique à bord, la climatisation d’appoint dans le couloir a condamné une chambre et cet hiver ce sera le froid.” Car le soucis c’est que le CHU “est une passoire thermique, il fait trop froid l’hiver, notamment sur cette fameuse passerelle, et trop chaud l’été.”**
Photo d’illustration : Le syndicat Sud Santé Sociaux alerte sur les fortes chaleurs dans les services du CHU de Bordeaux. – Twitter