Vous imaginez bien que ces frais très importants seront répercutés, à un moment ou à un autre, sur les consommateurs avec une explosion supplémentaire des factures électriques ! La taxe d’acheminement de l’électricité sera augmentée selon Enedis sachant qu’elle représente déjà 30% de la facture globale, ce sera un désastre supplémentaire pour les consommateurs et les entreprises…
D’autant que la mise en place des bornes pour recharger les véhicules électriques ne suffira jamais à fournir la totalité du parc automobile hexagonal, c’est matériellement impossible car vu le temps de chargement, il faut au minimum mille bornes électrique de recharge rapide par station service pour que la circulation soit fluide.
Ce n’est un secret pour personne : le basculement du système énergétique actuel vers un modèle compatible avec l’urgence climatique coûtera (très) cher.
Et pour cause, renoncer au pétrole, au gaz et au charbon impliquera d’injecter des dizaines de milliards d’euros afin de développer de nouvelles capacités de production bas carbone. Ce qui promet de renchérir l’électricité, dont la consommation montera en flèche pour se passer des combustibles fossiles.
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Raccorder de nombreuses infrastructures décentralisées
En cause : la nécessité de raccorder au réseau national toujours plus de panneaux photovoltaïques, d’éoliennes et de bornes de recharge pour voitures électriques, tous éparpillés sur le territoire, mais aussi d’améliorer la résistance des câbles aux événements climatiques extrêmes, de plus en plus récurrents.
« Pour le raccordement des bornes de recharge, il faut passer de rien en 2019 à presque 1 milliard en 2027 ! […] Quant aux énergies renouvelables, on prévoit d’en raccorder 50% de plus que l’an dernier rien qu’en 2023, soit environ 5 à 6 gigawatts (GW) de puissance nouvellement installée », a illustré Hervé Champenois, le directeur technique d’Enedis.
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Message aux industriels
Ainsi, Enedis prévoit au total d’engager 96 milliards d’euros d’investissement d’ici à 2040, a signalé l’entreprise ce lundi à l’occasion de la publication de son plan « préliminaire » de développement du réseau. Il ne s’agit pour l’heure que d’estimations, puisque ce calcul évoluera selon la prochaine feuille de route énergétique, que le gouvernement doit faire voter prochainement dans la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour 2024-2033. Mais l’entreprise de 38.000 salariés, qui accélère d’ailleurs ses propres embauches, n’a pas attendu cette échéance pour envoyer un message à ses partenaires industriels, alors qu’Emmanuel Macron souhaite multiplier par dix la capacité de production d’énergie solaire d’ici à 2050, et déployer 50 parcs éoliens en mer.
« Cela veut dire à tous, c’est parti, ça décolle, faites des usines, vous pouvez investir sereinement et embaucher […] Il faut s’équiper et foncer », a affirmé à la presse Hervé Champenois.
Néanmoins, ces conclusions sont loin d’être surprenantes, puisque les hypothèses présentées ce lundi collent avec celles retenues dans le fameux rapport Futurs Énergétiques 2050 publié dès novembre 2021 par RTE. « Les investissements cumulés [d’Enedis] sur la période 2020-2050 sont estimés entre 4,1 et 6,3 milliards d’euros par an » selon le scénario retenu, pouvait-on déjà lire dans l’épais document. Logiquement, ces dépenses iront d’ailleurs de pair avec une hausse des charges liées au fonctionnement du réseau (OPEX), entre l’achat accru de matériel, la multiplication des zones à entretenir et l’augmentation du volume d’automates nécessaires pour piloter les lignes à distance. Résultat : le coût total annualisé d’Enedis devrait lui aussi flamber, en passant d’environ 12 milliards d’euros en 2020 à 15 à 18 milliards d’euros par an en 2050.
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Hausse des coûts de transport
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Photo d’illustration : Pylones électriques loués aux opérateurs Télécom – (Crédits : © Pascal Rossignol / Reuters)
13 mars 2023