Des émeutes graves se déroulent dans un département français mais on en dit pas plus dans les médias officiels. La situation économique de l’île est catastrophique et ne risque pas de s’arranger…
Cinq ans après être devenue département français, l’île est paralysée par une grève générale depuis le 30 mars. En marge du mouvement, des bandes de casseurs sèment la terreur parmi la population.
Blocage des axes principaux, pénurie dans les supermarchés, salariés au chômage technique… Depuis deux semaines, Mayotte vit au rythme de la grève générale. Les syndicalistes, salariés du privé comme du public, réclament «l’égalité réelle» avec l’Hexagone. Ils exigent une application immédiate du code du travail national, des prestations sociales alignées sur la métropole et des mesures pour l’attractivité du territoire.
Chaque jour dès l’aube, les syndicalistes érigent de multiples barrages sur la route principale, le seul axe qui relie les différentes communes du département. Les habitants se trouvent coincés, incapables de se déplacer ou d’aller travailler. Dimanche, à la faveur d’un répit, ils se sont rués vers les grandes surfaces pour faire des provisions. Le souvenir de la grève générale de 2011 et de ses terribles pénuries plane encore aujourd’hui. Déjà fragile, l’économie locale menace quant à elle de s’effondrer. Les entreprises sont contraintes de réduire ou de suspendre leurs activités. «Notre chiffre d’affaires a baissé de 80% depuis le début de la grève», déplore Ben Adballah, dirigeant d’une société de BTP.
Le mouvement ne donne pas de signe d’essoufflement. Bien au contraire, le conflit s’enlise. Lundi 11 avril, les contestataires ont affirmé leur détermination à maintenir les barrages, tant qu’un émissaire ne sera pas dépêché de Paris pour examiner leurs demandes.
Plusieurs personnes poignardées
En marge du mouvement, des casseurs sévissent. Depuis samedi soir, des bandes de deux villages différents s’affrontent. A la nuit tombée, des groupes d’une cinquantaine de jeunes effectuent des descentes violentes dans les rues. Accompagnés de chiens, armés de tronçonneuses, de barres de fer, de planches cloutées, de machettes et autres armes de fortunes, ces adolescents aux visages masqués détruisent tout sur leur passage. Plusieurs personnes ont été poignardées. Un homme gravement blessé a été évacué d’urgence à La Réunion. Une autre victime a été hospitalisée ce lundi. Le jeune homme a été attaqué à la tronçonneuse. Blessé à la tête et au bras, il affirme que ses assaillants ont voulu lui couper la tête. Les semeurs de trouble ont également jeté des pierres sur les automobilistes et les forces de l’ordre. Au total, 85 véhicules ont été saccagés, selon la préfecture. […]