Avant toute chose, on aimerait bien comprendre pourquoi le garde des sceaux français s’occupe maintenant de problèmes fiscaux. Cela fait partie des attributions du ministre de l’économie et pourquoi pas à la rigueur, de celui des affaires étrangères, mais le garde des sceaux n’a rien à voir dans cette affaire. Par contre, il devrait s’occuper des politiciens corrompus qui reçoivent des cadeaux et des espèces de l’ambassade du Qatar comme cela a été démontré par de nombreux journalistes ! Cette action utile relève de son ministère et de ses compétences ; bien sûr, vous imaginez bien que ce ne sera jamais fait.
Rentrons dans le vif du sujet : alors que plusieurs pays du Golfe ainsi que l’Égypte rompent définitivement leurs relations avec le Qatar l’accusant gravement de soutenir le terrorisme et donc Daech, la France n’a rien trouvé de mieux à faire que de sanctionner fiscalement ce pays !!! Sanction terrifiante qui va certainement faire céder le Qatar qui en tremble déjà.
On est vraiment dans un cirque, ces gesticulations clownesques sont insultantes. Déjà, le fait même que la Saoudie maudite accuse le Qatar de soutenir le terrorisme, relève de la blague de très mauvais goût, c’est comme si Balkany accusait Dassault d’être un politicien indigne ! Sauf qu’il faut bien comprendre qu’absolument rien n’arrête ces gens sans vergogne, ni foi, ni loi !
Le ministre de la Justice veut revenir sur ” l’avantage fiscal incroyable” accordé à l’émirat et à ses entités publiques sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Le Qatar, au centre d’une crise diplomatique sans précédent avec ses voisins du Golfe , ne bénéficiera bientôt plus d’avantages fiscaux en France. “Sous la responsabilité de Nicolas Sarkozy, la République française avait donné au Qatar un avantage fiscal incroyable”, a expliqué le ministre de la Justice, François Bayrou, mardi sur BFM TV. “Est-ce que cette situation peut durer ? Je ne le crois pas. Je pense qu’il est très important qu’on ait en France une équité fiscale”, a-t-il poursuivi.
Très actif depuis une dizaine d’années, notamment via son fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA), le riche émirat gazier a largement investi sous les quinquennats Sarkozy ou Hollande, malgré des critiques récurrentes. En vertu d’une convention fiscale conclue en 2008 le Qatar et ses entités publiques sont en effet exonérés d’impôt sur leurs plus-values immobilières effectuées en France.
À l’instar de l’opérateur étatique Katara Hospitality, spécialisé dans l’hôtellerie de luxe qui compte dans ses actifs des noms aussi prestigieux que le Peninsula, le Royal Monceau ou le Buddha-Bar à Paris et des hôtels InterContinental dont le Carlton de Cannes. Actionnaire majoritaire du groupe AccorHotels, l’émirat détient aussi plusieurs milliers de mètres carrés de locaux sur l’avenue des Champs-Elysées et près d’un quart de la Société fermière du casino municipal de Cannes (SFCMC), exploitant du Majestic Barrière et du Gray d’Albion.
Cette convention de 2008, qui fait régulièrement l’objet de polémiques, avait été décriée par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle. “Sur ce sujet je serai très ferme (…) Je mettrai fin aux accords qui favorisent en France le Qatar,” avait-il déclaré le 10 avril dernier sur BFM TV.
Dans l’Hexagone, l’émirat, qui organisera le Mondial de football en 2022 , est surtout connu du grand public grâce à sa présence dans le sport. Les Qataris ont racheté le club du Paris Saint-Germain en mai 2011 avec l’ambition d’en faire un grand club européen et une marque mondiale. Pour ce faire, ils n’ont pas hésité à investir, tant dans les joueurs (budget 2016-2017 : 500 millions d’euros) que dans la rénovation du Parc des Princes.
Iinvestisseur actif, l’émirat est aussi un bon client pour les industriels français de l’armement. Selon les derniers chiffres disponibles, ses achats ont ainsi bondi de +245 % , avec notamment la commande en 2015 de 24 Rafales, tandis que les importations des Émirats arabes unis progressaient de 63 %, celles du Koweit de 175 %, de l’Irak de 123 %, d’Égypte de 69 % et de Turquie de 42 %.
Accusé de promouvoir le terrorisme
Lundi, l’Arabie saoudite, l’Egypte, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar accusé d’entretenir des liens avec les réseaux jihadistes Al-Qaïda et EI, ainsi que les Frères musulmans, classés “terroristes” par certains pays arabes, ce qui a provoqué une crise diplomatique sans précédent entre grandes puissances du monde arabe. Les ressortissants qataris ont deux semaines pour quitter l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn. Le Caire a de son côté donné 48 heures à l’ambassadeur qatari pour quitter l’Egypte.
La rupture des relations diplomatiques s’accompagne de restrictions économiques comme la fermeture de toutes les frontières terrestres et maritimes avec le Qatar. Ces quatre pays ont également suspendu tous les moyens de transports à destination ou en provenance du Qatar. Ryad et Manama ont fermé leur espace aérien aux avions qataris. En réaction, Qatar Airways a suspendu ses vols vers ces quatre pays. Une interdiction qui vaut “jusqu’à nouvel ordre”.
Sur le plan économique, si les revenus que le Qatar tire du gaz (80 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an) et du pétrole (600.000 barils par jour) semblent préservés, son secteur bancaire pourrait se ressentir de la tourmente, estime James Dorsey du S. Rajaratnam School of International Studies à Singapour. Ce petit émirat de 2,4 millions d’habitants, dont 10% seulement sont des autochtones, dispose via le QIA d’environ 350 milliards de dollars investis à l’étranger et “ses banques, déjà en difficulté avec la baisse des réserves de trésorerie et des taux d’intérêt de plus en plus élevés, pourraient être durement touchées si l’Arabie saoudite et les Émirats choisissent de retirer leurs dépôts”, a-t-il indiqué à l’AFP.
Paris appelle au dialogue
Pour sa part, le président américain Donald Trump a établi un lien, mardi, entre ses récents propos au Moyen-Orient contre l’islamisme radical et la décision des pays voisins du Qatar de l’ostraciser. “Durant mon récent voyage au Moyen-Orient j’ai affirmé que le financement de l’idéologie radicale devait cesser. Les dirigeants ont montré du doigt le Qatar – Et regardez !”, a tweeté le président.
De son côté, la France souhaite que “les tensions actuelles dans la région du Golfe soient résolues par le dialogue”, a indiqué le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian qui reçoit ce mardi son homologue saoudien Adel al-Jubeir et a prévu de téléphoner au ministre qatari des Affaires étrangères.
Le ministre français recevra mercredi le représentant du Prince héritier d’Abou Dabi pour le dialogue stratégique franco-émirien et il se rendra jeudi en Egypte pour y rencontrer le Président Sissi. “Nous sommes aux côtés des pays de la région dans l’intensification nécessaire de la lutte contre les groupes terroristes, leurs […]
Vidéo : Pourquoi le Qatar est-il au centre d’une crise majeure avec ses voisins ?
Jean-Michel Gradt