Comme on pouvait tous s’y attendre, l’avocat de François Fillon, qui est accessoirement le fils de Botul, est en train de nous expliquer que l’affaire concernant son client a été renvoyée en correctionnelle à cause du tintamarre médiatique, autrement il y aurait eu un non-lieu ! Pourtant, l’ami de François Fillon, le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière – dont, au passage, le fils Jérémie est un pédophile récidiviste – qui a embauché Penelope, a plaidé coupable au tribunal afin d’alléger sa peine et a écopé d’une peine de huit mois de prison avec sursis et d’une grosse amende de 375 000 € ! On voit mal comment Fillon pourra se sortir d’affaire devant cette impasse judiciaire !
Antonin Lévy, l’avocat de François Fillon, a réagi sur franceinfo mardi au renvoi en correctionnelle de l’ancien Premier ministre.
Alors que les juges du pôle financier de Paris ont ordonné mardi 23 avril le renvoi de Penelope et François Fillon devant le tribunal correctionnel notamment pour “détournement de fonds publics”, l’avocat de l’ancien Premier ministre estime que cette décision traduit “une véritable volonté de venir sauver l’enquête”. Maître Antonin Lévy a déclaré mardi, sur franceinfo qu’il s’attendait à ce que le renvoi soit prononcé “compte tenu de l’emballement”, au moment de la campagne présidentielle.
franceinfo : Voyez-vous dans cette décision l’occasion, pour François Fillon, de s’expliquer ?
Antonin Lévy : Oui, tout à fait. Compte tenu de la manière dont la présidentielle avait été bouleversée par cette affaire, est-ce que qui que ce soit pouvait croire que, de toute façon, un procès n’aurait pas lieu ? Je pense que c’était assez inimaginable, et on n’aurait jamais pu trouver un magistrat ayant le courage de dire, après tout ce qu’il s’était passé, après les 15 perquisitions réalisées dans les locaux de l’Assemblée, dans les locaux d’un candidat à la présidentielle, à son domicile, “finalement il n’y a rien à voir, il n’y a rien à faire, circulez”, c’était impensable, et donc, en effet, comme prévu, ce renvoi a fini par être prononcé.
Donc, ce renvoi a lieu sous une forme de pression, pas parce que vos arguments n’ont pas convaincu les juges ?
Non. D’abord, je ne parlerais pas de forme de pression, mais une forme de nécessité, compte tenu de l’emballement qui avait été à l’origine. Quant au fait que les arguments n’ont pas convaincu, je n’irais pas jusque-là. D’abord, parce que les magistrats ont considéré, mais sans beaucoup s’expliquer sur cet élément-là, que les preuves qui leur avaient été rapportées leur étaient insuffisantes. J’observe que, malgré les deux ans d’enquêtes et les 1 200 pages de travail – il y en a 400 qui correspondent au travail qu’a justifié Penelope Fillon – ils considèrent que c’est insuffisant, que ces 400 pages ne les ont pas convaincus.
Les juges parlent d’abus de langage et estiment que vous avez tenté de qualifier de travail de collaborateur parlementaire “la plus anodine des activités de Penelope Fillon”
Je laisse chacune et chacun s’interroger dans son for intérieur et avec l’honnêteté que seul le silence de la réflexion pourra permettre d’avoir. Si mes trois juges d’instruction considèrent que la personne qui partage leur vie peut justifier de 400 pages de travail à pouvoir fournir dans le cadre de l’activité professionnelle qui est la leur, je serai extrêmement surpris, et je ne pense pas que ce soit une possibilité que la loi admette. Donc, si on considère que 400 pages écrites…
Photo d’illustration : Antonin Levy, l’avocat de François Fillon, en janvier 2017. (STR / AFP)