La situation est dramatique en France, après avoir gaspillé des dizaines de milliards d’euros pour un virus anodin, le gouvernement veut diminuer le remboursement des affections de longue durée – ALD – qui sont pourtant graves et sérieuses. Cela ne pourra que conduire à un mauvais suivi des malades étant donné la situation économique désastreuse du pays et étant donné que c’est déjà le cas en raison du prix exorbitant du soin en France. Au lieu de taper dans les poches de Big Pharma qui s’est gavé et qui continue de s’engraisser, le gouvernement fait le choix de taxer encore plus les français ou de moins les rembourser. Il vient d’ailleurs de doubler la franchise sur les boîtes de médicaments, passée de 50 à 100 € par an le 1er janvier dernier. Il a également diminué le taux de remboursement des soins dentaires, ce qui fera mécaniquement augmenter le prix des mutuelles qui est déjà excessivement élevé.
Tout ça, bien entendu, en parallèle d’une dégradation continue de l’hôpital public, des services d’urgences… sans oublier les pénuries de médicaments, alarmantes, qui durent depuis des années et qui mettent en danger la vie des malades.
Sur les questions budgétaires, Gabriel Attal a fait le strict minimum lors de sa déclaration de politique générale mardi .
Une petite minute quarante sur le sujet – quand le discours s’étirait sur une heure vingt – pour au final bien peu d’annonces. Tout juste le Premier ministre a-t-il réaffirmé « poursuivre et renforcer les revues de dépenses, auxquelles tous les ministères et tous les secteurs de l’action publique seront associés ».
Derrière ce sabir technique de « revue des dépenses » se cachent quelques chantiers sensibles politiquement. Parmi toutes les politiques publiques auscultées pour jauger l’efficience de la dépense, figure notamment la prise en charge des maladies chroniques – ou affections de longue durée (ALD). Dans le camp présidentiel, tout le monde marche sur des oeufs à l’évocation du dossier. « Un travail est engagé et il n’y a rien de décidé. Mais c’est un des sujets les plus délicats », reconnaît un ténor de la majorité.
12 milliards d’économies à trouver
En novembre dernier, Elisabeth Borne avait lancé six revues des dépenses , qui doivent contribuer à trouver les 12 milliards d’euros d’économies déjà nécessaires pour boucler le budget 2025. Sur ce total, 6 milliards d’euros d’économies sont censés être dégagés dans le camp de la Sécurité sociale, dont les comptes sont dans le rouge. Certaines cibles avaient été officiellement dévoilées : les dispositifs médicaux (comme les machines traitant l’apnée du sommeil), ou encore les aides aux entreprises .
D’autres avaient été laissés volontairement dans l’ombre. Selon nos informations, l’exécutif a également demandé des rapports aux inspections générales des administrations sur « la prise en compte de la baisse du taux de chômage sur les dispositifs de soutien à l’emploi et d’accompagnement des demandeurs d’emploi », ainsi que sur « la formation professionnelle (CPF) ».
L’Inspectin générale des finances (IGF) et l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) ont aussi pour mission de travailler sur un sujet à l’intitulé un tantinet abscons : « Objectivation, rationalisation et ajustement de l’ensemble des dispositifs en faveur de la jeunesse ». « Nous avons une démographie des jeunes qui amorce une baisse, mais cela n’a pour l’instant aucune conséquence sur toutes les dépenses que nous engageons en leur faveur, dans l’éducation et dans d’autres domaines. C’est logique de regarder le sujet », expliquait il y a quelques semaines un proche d’Elisabeth Borne.
Vieillissement de la population
Reste enfin la piste des affections de longue durée (ALD). Si l’exécutif a décidé de se pencher sur ces maladies chroniques, c’est que celles-ci se développent, sur fond de vieillissement de la population mais aussi de progrès médical. Celui-ci permet d’augmenter l’espérance de vie des personnes atteintes. Résultat : le nombre des bénéficiaires d’ALD augmente régulièrement, tout comme le poids des ALD dans la structure des dépenses de santé, qui représentent près de 66 % de celles-ci (en 2020).
Photo d’illustration : Le diabète fait partie des principales affections de longue durée (ALD). (Shutterstock)
Renaud Honoré, Solenn Poullennec
5 février 2024