Alors que cet énergumène passe son temps à la télévision à parler des grandes valeurs de chevalerie, de la France d’avant, du respect… à la première provocation lors de son déplacement marseillais, Éric Zemmour se retrouve à faire un doigt d’honneur à une femme, accompagné d’un propos d’une rare vulgarité. Les doigts d’honneurs c’était son sport favori aux Chandelles, Zemmour a beau chasser son naturel, ce dernier revient au galop…
« Merci pour votre enthousiasme », écrit Éric Zemmour dans un e-mail à ses soutiens, à 12 h 42, en les invitant à visionner les photos de son déplacement à Marseille sur les réseaux sociaux.
Cette visite de deux jours s’est pourtant déroulée plus mal que prévu, sans contact avec la population, et s’est conclue par une scène peu glorieuse qui s’est déroulée en une poignée de secondes.
Vers 12 h 30, samedi 27 novembre, le candidat putatif à l’élection présidentielle sort d’un restaurant aux alentours de l’hôtel Intercontinental, dans la rue Méry, derrière la mairie de Marseille.
Accompagné de sa compagne et directrice de campagne Sarah Knafo, il monte dans la voiture qui doit les mener à la gare Saint-Charles pour rentrer à Paris. Une passante demande à s’approcher. L’ancien chroniqueur du Figaro baisse la vitre, et la dame lui adresse un doigt d’honneur. Soudain, Eric Zemmour lui renvoie la pareille, ajoutant : « Et bien profond », a constaté le photographe de l’Agence France-Presse. Assise à ses côtés sur la banquette, Sarah Knafo rit aux éclats, comme le capte le même photographe, puis la voiture part vers la gare.
« Instinct »
Contacté, l’entourage n’a d’abord pas confirmé l’échange, et Olivier Ubéda, responsable des déplacements publics d’Éric Zemmour, a précisé que « ce n’est pas son style ». « Sarkozy a bien traîné son “Casse-toi pauv’ con”, minimisera peu après ce spécialiste de l’événementiel. Éric Zemmour assume, c’est l’instinct, il faudra s’y habituer. » Dans le TGV, en apprenant qu’il avait été photographié, le polémiste aurait réagi d’un haussement d’épaule : « C’est parti tout seul, c’est comme ça. »
Cette image malheureuse intervient au terme d’un déplacement fortement chahuté et d’une série de bévues, ces dernières semaines, commise par le prétendant d’extrême droite à la course à la présidentielle. Parmi elles, l’image de lui tenant un fusil sniper non chargé et braquant les journalistes, au salon Milipol le 20 octobre, ou celle du 13 novembre au Bataclan, jour de commémoration des attentats de 2015, ont marqué les esprits.
Fiasco
À Marseille, dernière étape d’un tour de France réalisé au prétexte de dédicacer son dernier livre, l’expédition a tourné au fiasco. Éric Zemmour a d’abord dû descendre de train avant Marseille, à Aix-en-Provence, en raison de la présence d’« antifas » à la gare Saint-Charles. Sa déambulation a ensuite duré une poignée de minutes, sans qu’il échange avec des habitants.
Lire notre enquête : Article réservé à nos abonnés Après une percée, la précampagne d’Éric Zemmour s’essouffle Le polémiste d’extrême droite devrait officialiser sa candidature à l’élection présidentielle dans les jours qui viennent, une décision en rien perturbée par ses derniers ratés, assure son premier cercle. Il doit par ailleurs tenir un premier meeting électoral au Zénith de Paris, le 5 décembre.
Photo d’illustration : Éric Zemmour répond au doigt d’honneur que lui avait adressé une passante, à Marseille, le 27 novembre 2021.
27 novembre 2021