Il faut bien comprendre chers lecteurs que l’emploi fictif fait partie intégrante du mode de fonctionnement de la vie politique française des 50 dernières années. C’est une réalité prouvée lors de nombreux procès et condamnations. Aujourd’hui, étant donné la situation catastrophique des finances, l’incapacité de ces politiciens à réparer et arranger les choses, leur train de vie inouïe, la donne a changé, ils ne peuvent plus se permettre.
Le mensuel « Capital » a révélé mercredi qu’Anne Hidalgo aurait été payée de 2001 à 2003 par le ministère du Travail alors qu’elle était première adjointe de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris.
Anne Hidalgo avait coché de longue date cette journée du 25 octobre, censée lancer la deuxième génération de Vélib’ à Paris. Mais des révélations du magazine Capital sont venues gâcher la fête.
Documents et témoignages à l’appui, le mensuel économique atteste que la maire de Paris aurait touché près de 100 000 euros du ministère du Travail de 2001 à 2003, alors qu’elle n’y travaillait plus. La mairie de Paris a annoncé dans la foulée son intention de déposer plainte pour diffamation. Explications.
3040 euros mensuel et des primes jusqu’à début 2003
Dès novembre 2000, l’inspectrice du travail en chef est mise à disposition du cabinet de la ministre de la Justice Marylise Lebranchu. Seulement, Anne Hidalgo « a travaillé pendant quelques semaines sur le conflit des greffiers. Mais ensuite, elle est partie faire sa campagne municipale, et on ne l’a pratiquement plus revue », déclare un ancien membre du cabinet dans « Capital ». Elle est alors élue première adjointe de Bertrand Delanoë en mars 2001.
Après la défaite de Lionel Jospin, en avril 2002, synonyme d’alternance, elle réintègre la direction régionale du travail d’Ile-de-France et touche le même salaire qu’au ministère du Travail, sans jamais y mettre les pieds, affirme le mensuel.
Celle qui est à la tête de la capitale depuis 2014 aurait donc perçu « un salaire mensuel de 3040 euros » ainsi que des primes jusqu’au début de l’année 2003. Le syndicat SUD-Travail obtient à cette époque, après des démarches auprès de la Cour des comptes, de la Commission des comptes de campagne, de la mairie de Paris et de la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs), le remboursement d’un peu plus de 21 000 euros par arrêté ministériel. Soit le montant perçu (hors primes) par Anne Hidalgo lors des sept mois suivant la fin de sa mission avec Lebranchu.
Démenti immédiat
La mairie de Paris n’a pas tardé à démentir via un communiqué officiel les soupçons d’emploi fictif pendant dix-neuf mois entre 2001 et 2002. « Anne Hidalgo rappelle son attachement le plus complet au respect du droit, peut-on lire. De 1997 à 2002, elle a exercé des responsabilités au cabinet du ministre du Travail puis au cabinet du ministre de la Justice. Élue en mars 2001 et enceinte de son troisième enfant, elle a alors exercé son droit au congé maternité […] À l’issue de ce congé maternité, elle a demandé au ministère du Travail d’être placée en position de détachement avec cessation du paiement de sa rémunération, en raison de sa fonction de première adjointe ».
Elle ajoute que ces mêmes accusations avaient déjà été portées par un syndicaliste de Sud-Travail, cité dans l’article, et qu’elle avait alors, avec le ministère du Travail, « fourni à la justice tous les […]
Le Parisien