Décidément, l’affaire Benalla n’a pas fini de nous étonner puisqu’il est question, à présent, de son portable supposé perdu mais qui a été retrouvé et dans lequel les enquêteurs ont pu découvrir des SMS très compromettants concernant le soutien de l’Élysée ainsi que le financement de la campagne présidentielle de Macron. On comprend donc de mieux en mieux les raisons de ce soutien indéfectible et nous sommes encore plus effrayés par les nombreux mensonges de Monsieur Alexandre Benalla !
Pour mentir autant avec l’arrogance qui le caractérise, ce jeune homme de 26 ans a besoin de certitudes et de soutiens puissants, autrement on serait plus dans le cadre de la pure folie et de l’autodestruction.
Alexandre Benalla disait l’avoir perdu, mais les messages retrouvés au cours de l’enquête prouvent le contraire ; il montrent aussi le soutien dont il a bénéficié de la part de l’Élysée
« Tous des cons, Alexandre, sois zen et fort » : plusieurs messages échangés avec des responsables de l’Élysée et supprimés ont été retrouvés par les enquêteurs dans le téléphone portable personnel d’Alexandre Benalla, révèle Le Monde.
Dès sa première garde à vue le 19 juillet 2018, peu après la révélation par Le Monde de sa participation aux événements du 1er-Mai, Alexandre Benalla avait affirmé avoir perdu ce téléphone ; il s’était présenté devant la police en seule possession de son portable professionnel. En octobre 2018, il disait avoir conservé les données du téléphone sur une clé USB, mais celle-ci aurait également été égarée, « dans ses affaires en Normandie ».
Le téléphone réapparaît le 22 juillet 2018
Pourtant, il a bien remis à la police, en février 2019, une copie du message qu’il a envoyé à Emmanuel Macron dès le 1er mai au soir. Il lui expliquait qu’une vidéo le montrant violenter un couple en marge de la manifestation, place de la Contrescarpe à Paris, tournait sur les réseaux sociaux. « Même si on ne m’identifie pas très nettement, je suis reconnaissable », lui disait-il.
Désormais, les enquêteurs en sont convaincus : Alexandre Benalla n’a jamais perdu ce téléphone. Grâce aux réquisitions des juges adressées à l’opérateur téléphonique, ils ont retrouvé la trace du portable et ont constaté qu’il avait écrit au chef de cabinet de Brigitte Macron, Pierre-Olivier Costa, le 22 juillet 2018, à l’issue de sa garde à vue.
« Dans un mois on en parle plus »
Les messages retrouvés témoignent aussi du soutien dont a bénéficié l’ancien responsable de la sécurité d’Emmanuel Macron : « Tous des cons Alexandre sois zen et fort c’est le patron qui décide et à 30 000 kilomètres [Emmanuel Macron se trouve alors en voyage officiel en Australie] il ne décide rien te concernant », lui écrit notamment le commandant militaire en second de la présidence de la République Jean-Luc Minet, le 2 mai. « Merci pour ton soutien », lui répond-il.
À l’époque, Alexandre Benalla craint d’être reconnu sur la vidéo le montrant rouer de coups un jeune homme, mais le temps passe et il finit par écrire à son complice Vincent Crase : « profil bas, ça va se calmer. Dans un mois on en parle plus. »
Puis vient l’article du Monde, le 18 juillet 2018 ; avant même sa mise en ligne, Alexandre Benalla est au courant et prévient le directeur général de la gendarmerie nationale, Richard Lizurey : « Bonjour Richard, je tiens à t’informer qu’un article va sortir dans Le Monde sur le 1er-Mai. Amitiés. Alexandre ». Il se voit répondre…
Photo d’illustration : Alexandre Benalla a affirmé avoir perdu son téléphone personnel, mais l’enquête vient de prouver le contraire. JACQUES DEMARTHON AFP
29 juillet 2019