Ils nous font doucement ricaner avec cette expertise réalisée après cet accident de la route, hélas dramatique, car 25 % des Français prennent des médicaments qui leur interdisent de conduire comme cela est clairement mentionné sur leur boîte par Big Pharma, et même au moyen d’un pictogramme pour les analphabètes ! Cela fait plus de 15 millions de personnes en âge de conduire et titulaires du permis qui s’aventurent quotidiennement sur les routes avec des réflexes amoindris par une consommation excessive de psychotropes qui fait le bonheur de Big Pharma. Vous imaginez bien que la médecine du travail ne va pas licencier tous les conducteurs de France car il n’y en aurait plus !
Deux témoins, qui se trouvaient en voiture de l’autre côté du passage à niveau, ont affirmé aux gendarmes que les barrières étaient fermées au moment de la collision et que la conductrice du car avait forcé le passage.
Selon Me Jehanne Collard, l’avocate des victimes de la collision entre un car et un TER à Millas (Pyrénées-Orientales), en décembre 2017, « le problème (…) du travail des médecins » est posé, particulièrement celui du généraliste de la conductrice du car, « qui lui a prescrit des somnifères dont les effets secondaires sont graves pour les personnes qui conduisent ».
Huit mois après le drame de Millas, Me Jehanne Collard, l’avocate des parties civiles jointe vendredi 5 octobre par franceinfo, confirme un freinage d’urgence de la conductrice de 46 ans, mais met en cause violemment les médecins qui lui ont prescrit des somnifères. La juge d’instruction vient de désigner deux experts médicaux, qui devront déterminer si les somnifères que prenait la conductrice depuis 7 ans ont eu une influence. Le 14 décembre 2017, un accident entre un bus scolaire et un TER avait coûté la vie à 6 collégiens entre Millas et Thuir, dans les Pyrénées-Orientales.
franceinfo : Que révèlent les conclusions des expertises techniques, que vous avez pu consulter ?
Me Jehanne Collard : Les expertises démontrent d’abord que les infrastructures SNCF fonctionnaient parfaitement et n’ont, semble-t-il, pas concouru à la réalisation de cet accident. Le problème maintenant est de savoir pourquoi la conductrice a heurté la barrière ? Le problème doit se poser du travail des médecins : le généraliste – qui lui a prescrit des somnifères, dont les effets secondaires sont graves pour les personnes qui conduisent -, du médecin du travail, qui était informé et qui l’a déclarée apte à la conduite. Donc la responsabilité de tous ces médecins qui sont intervenus semble évidente et probablement plus importante que celle de la conductrice.
Les vrais responsables sont probablement ces médecins qui n’ont pas fait leur travail et qui ont prescrit des médicaments dont les effets secondaires étaient dangereux pour quelqu’un qui conduisait.
L’expertise automobile a révélé qu’effectivement, la conductrice de 46 ans aurait freiné trop tard ?
Effectivement le car a freiné. On peut imaginer – c’est un des effets des médicaments qu’elle prenait – qu’elle a eu un moment d’absence et qu’elle n’a réalisé qu’au dernier moment que les barrières étaient fermées. Ce qui est important dans ce dossier, et pour tous les enfants de France qui montent dans des cars scolaires, c’est que des médecins puissent prescrire à quelqu’un qui conduit des enfants, des somnifères dont les effets secondaires sont très lourds. Il y avait dans ce dossier des éléments qui laissaient penser, avec une quasi-certitude, que les barrières étaient fermées lorsque le car scolaire s’est présenté au passage à niveau. Ces expertises ne font que confirmer ce qu’il y avait dans ce dossier.
La conductrice n’est pas une vraie responsable d’après-vous ?
Si la conductrice a poussé les barrières parce que, du fait des médicaments qu’elle prenait, elle a eu un moment d’absence, elle sera probablement responsable pénalement. Mais elle ne portera pas l’entière responsabilité de cet accident. Ce sont les médecins qui ont fait leur travail avec irresponsabilité, incompétence, manque de conscience professionnelle, qui sont les plus responsables.
Comment se sentent les familles ?
Les familles sont soulagées, déjà parce qu’elles ont une information. Ce qu’elles souhaitent, c’est que le magistrat-instructeur aille au-delà : que les vrais responsables soient mis en examen, que toutes les investigations soient faites pour savoir si, indépendamment de la conductrice, d’autres personnes n’ont pas réellement concouru à la réalisation de ce drame, qui a coûté la vie à leur enfant.