Avant de lire l’article ci-dessous qui revient sur la corruption de nombreux médecins aux USA par les millions de dollars Novartis, faut-il rappeler que cette entreprise a été condamnée en Italie pour entente illicite avec le laboratoire Roche afin de freiner l’utilisation d’un anticancéreux pour le traitement de la DMLA, c’est dire à quel point la santé des malades les intéresse. Concernant cette condamnation aux USA, comme le démontre le document officiel du département de la justice américain, le laboratoire Novartis a tout simplement reconnu les faits (lire la liste des faits ci-dessous). C’est tout simplement spectaculaire : invitations de médecins corrompus dans les plus chers restaurants de tous les États-Unis. Rémunérations importantes pour des conférences qui n’ont jamais eu lieu. Conférences qui n’ont jamais traité de médecine dans des clubs de golf huppés. Ils ont fait passer les dessous-de-table pour des dépenses de l’entreprise afin de les défiscaliser, un grand classique dans ce monde de voyous.
Certes, le laboratoire Novartis a écopé d’une lourde amende et a dû signer des accords afin de faire stopper ces pratiques criminelles sauf qu’aucun dirigeant de l’entreprise n’a passé ne serait-ce qu’une seule nuit en prison. De plus, encore plus inquiétant, qu’en est-il de tous ces médecins corrompus qui ont accepté l’argent de Novartis ? Ont-ils été poursuivi ? Ces mêmes médecins corrompus qui gèrent la crise covid-19 aujourd’hui ?
Cette triste réalité est tout de même assez effrayante car il s’agit ici de l’élite américaine surdiplômée qui gagne déjà très bien sa vie et qui pourtant accepte d’être corrompue alors qu’elle n’en a pas besoin ! Que s’est-il passé pour que l’appât du gain puisse atteindre la couche la plus aisée d’une société ? C’est certainement une première dans l’histoire de l’humanité, atteindre un tel degré de décadence et de bassesse n’est pas commun.
Pour finir, comme vous pouvez le constater dans l’image à la lune de cet article, vous trouverez sur le site de Novartis un onglet qui va parler de l’Éthique et de la Compliance de l’entreprise ! C’est dire à quel point ces gens n’ont ni foi ni loi, il ne respectent absolument rien, de véritables démons sur pattes sur terre.
Dans le cadre du règlement, NOVARTIS a admis et accepté la responsabilité de certains comportements allégués par le gouvernement, notamment les suivants :
- Certains représentants commerciaux de NOVARTIS voulaient que les honoraires versés aux médecins soient une incitation pour ces médecins à prescrire davantage de médicaments NOVARTIS.
- NOVARTIS a versé à de nombreux médecins prescripteurs des dizaines ou des centaines de milliers de dollars en honoraires.
- Dans des milliers de cas, NOVARTIS a payé pour que le même groupe de médecins, souvent des collègues ou des amis, dîne ensemble à plusieurs reprises. Les médecins de ces groupes tournaient parfois en tant que conférencier et recevaient le paiement des honoraires.
- Les représentants commerciaux de NOVARTIS ont animé des programmes dans certains des restaurants les plus chers des États-Unis, dans le but d’inciter les médecins présents à continuer à rédiger des ordonnances NOVARTIS. Ces restaurants comprenaient certains des restaurants les plus haut de gamme du pays, tels que Masa, Daniel, Gramercy Tavern, Il Mulino, Babbo, Peter Luger, Le Bernardin et Eleven Madison Park à New York ; Charlie Palmer à Washington, DC; Morton’s Steakhouse et le Four Seasons à Chicago ; Joe’s Stone Crab à Miami; Abacus, Nobu et le Four Seasons à Dallas ; Gary Danko à San Francisco; Patina et Matsuhisa à Los Angeles ; Grill 225 en Caroline du Sud ; et le palais du commandant à la Nouvelle-Orléans.
- Tout au long de la période pertinente, plus de 12 000 programmes de conférenciers et tables rondes ont eu des dépenses de repas qui dépassaient considérablement la limite de 125 $ par personne fixée par les politiques de conformité de NOVARTIS.
- Par exemple, en 2008, lors d’un programme de conférenciers organisé au Ruth’s Chris Steakhouse à Pikesville, Maryland, NOVARTIS a organisé un événement avec un seul médecin dans le public pour la présentation du conférencier, au cours duquel il a dépensé 448 $ par personne en nourriture et en alcool, en plus au paiement d’honoraires de 1 000 $ versé au conférencier.
- Au cours de la période pertinente, certains représentants commerciaux de NOVARTIS ont organisé des programmes dans des lieux où l’accent était mis sur le divertissement, y compris des sorties de pêche, des événements sportifs, des dégustations de vin et des tables de hibachi. NOVARTIS a organisé des centaines d’événements dans des établissements vinicoles et des clubs de golf.
- Les représentants commerciaux ont également organisé des événements chez Hooters.
- Dans de nombreux programmes de conférenciers de NOVARTIS, le représentant commercial qui organisait l’événement n’exigeait pas du tout que le conférencier, qui recevait des honoraires, fasse une présentation, ou permettait au conférencier de cliquer sur la présentation PowerPoint en quelques minutes. Dans ces cas, la majorité du temps était consacrée à socialiser et à dîner.
- Dans un certain nombre de cas, NOVARTIS a versé des honoraires à des médecins pour avoir prétendument pris la parole lors d’événements qui n’ont jamais eu lieu.
- À Long Island, au moins un représentant commercial de NOVARTIS a organisé des programmes de conférenciers frauduleux en faisant en sorte qu’un restaurant crée de faux reçus pour faire croire qu’un dîner avait eu lieu, puis en utilisant les fonds budgétés pour acheter des cartes-cadeaux qui ont été distribuées à des personnes de haut niveau. médecins prescripteurs. Les médecins recevaient alors également des honoraires pour avoir « pris la parole » lors de ces événements fictifs.
- Le matériel de formation à la conformité de NOVARTIS suggérait que les e-mails préconisant des pots-de-vin illégaux étaient inappropriés en partie parce qu’ils “reflètent l’ignorance de l’importation des communications écrites et mettent la Société en danger”. Le Chief Compliance Officer de NOVARTIS a également déclaré lors des présentations de formation : “Si vous n’êtes pas obligé de l’écrire, ne le faites pas. Pensez à utiliser le téléphone”.
La justice américaine accusait notamment le groupe pharmaceutique bâlois d’avoir versé d’importants dessous-de-table à des médecins. Il a alors signé des accords à l’amiable avec le ministère américain de la justice
Novartis a accepté de payer un total de 729,25 millions de dollars (683,07 millions de francs) pour mettre fin à des poursuites engagées par la justice américaine qui accusait notamment le groupe pharmaceutique d’avoir versé d’importants dessous-de-table à des médecins, a indiqué dans la nuit de mercredi à jeudi l’entreprise dans un communiqué.
Le premier accord à l’amiable trouvé entre le groupe bâlois et la justice, porte sur le fait que Novartis a pris en charge le tiers payant de patients prenant deux de ses médicaments Gilenya et Afinitor par le biais de trois fondations.
Le second accord a trait à l’accusation portée contre l’entreprise d’avoir versé des dessous-de-table à des médecins.
L’accord comprend deux volets: un règlement de 678 millions de dollars (635,06 millions de francs) relatif à des programmes de conférenciers et autres événements promotionnels organisées entre 2002 et 2011 et un paiement de 51,25 millions de dollars (48,0 millions de francs) lié au soutien de Novartis à certaines fondations caritatives indépendantes entre 2010 et 2014, précise le communiqué du groupe rhénan.
«Au travers de cet accord à l’amiable et d’autres, le gouvernement fait la démonstration de sa volonté de s’assurer que les compagnies pharmaceutiques ne se servent pas de dessous-de-table pour influencer médecins et patients à prescrire et acheter certains médicaments», a déclaré Jody Hunt, adjoint au ministre de la Justice, cité dans un autre communiqué, celui du ministère américain de la Justice paru mercredi.
Le groupe est accusé d’avoir dépensé des centaines de millions de dollars en dizaines de milliers de programmes de conférences, qui selon la justice américaine étaient en fait des moyens déguisés «de verser des pots-de-vin» à des médecins.
Ainsi, le ministère explique que Novartis choisissait souvent des médecins qui prescrivaient déjà d’importantes quantités de ses médicaments comme conférenciers en échange d’honoraires afin de les encourager à en prescrire plus ou, à tout le moins, autant.
Les visiteurs médicaux avaient ensuite pour tâche de faire pression sur ces conférenciers. «Pendant plus d’une décennie, Novartis a payé des centaines de millions de dollars pour de soi-disant conférences, y compris les honoraires des conférenciers, des repas extravagants et des alcools fins qui n’étaient autre chose que des pots-de-vin pour encourager les médecins dans tout le pays à prescrire des médicaments Novartis», a accusé la procureure fédérale du district sud de New York par intérim, Audrey Strauss.
Des méthodes qui ont souvent été dénoncées pour l’ensemble de l’industrie pharmaceutique. Selon la justice américaine, cette vaste entreprise de corruption était «le fruit de décisions prises au plus haut niveau de la direction au quartier général de Novartis North America, dans le New Jersey», souligne encore le communiqué.
Les poursuites dans ce volet de l’affaire ont été engagées après une plainte en 2011 du lanceur d’alerte Oswald Bilotta, qui «touchera une récompense dont le montant reste à déterminer», ajoute le communiqué. Comme partie intégrante de l’accord à l’amiable, Novartis a conclu un accord de bonne conduite d’une durée de cinq ans sous l’égide du ministère fédéral de la santé.
Les investisseurs rassurés
Dans le cadre de ces accords, Novartis a accepté de nouvelles obligations en matière d’intégrité de l’entreprise aux Etats-Unis jusqu’en 2025.
Le groupe bâlois se lance aussi dans une nouvelle approche pour répondre aux besoins en formation des médecins, en établissant de nouvelles normes grâce à des programmes d’éducation numérique afin de favoriser de meilleurs résultats pour les patients, spécifie le communiqué de Novartis.
«Nous sommes aujourd’hui une entreprise différente, avec une nouvelle direction, une culture plus forte et un engagement plus complet en matière d’éthique au cœur de notre entreprise», a souligné Vas Narasimhan, le directeur général de Novartis, ajoutant ne pas vouloir «que notre succès commercial se fasse au détriment de nos valeurs».
La Banque cantonale de Zurich (ZKB) note que l’année dernière Novartis avait déjà provisionné 700 millions de dollars et que ces amendes ne constituent pas une surprise. Le procès était en cours depuis plusieurs années. Toutes les infractions commises à l’époque des anciens dirigeants du laboratoire bâlois devraient maintenant être réglées.
Les analystes de la banque se disent convaincus que la direction de Novartis a tiré les leçons de cette expérience et qu’elle est désormais en mesure de faire appel à des moyens modernes pour s’assurer qu’à l’avenir les cadres et les collaborateurs ne soient plus tentés de commettre de nouveaux délits.
A 09h42, la nominative Novartis perdait du terrain à la Bourse suisse, reculant d e0,1% à 82,73 francs, à contre-courant d’un indice vedette SMI en hausse de 0,54%.