Il faut absolument lire cet article pour comprendre à quel point les affaires de la France sont tenues par une caste, une secte qui n’hésite pas à multiplier les mariages entre eux afin de renforcer les liens et la loyauté. Le groupe ADP c’est 14,3 milliards de capitalisation boursière, c’est gigantesque. Malgré les liens d’intérêts et les conflits évidents, ils hésitent à les déclarer afin de continuer leurs magouilles. La France est définitivement devenue une république bananière.
Samedi 5 août, a été publié au Journal officiel un décret prévoyant que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, soit écarté « des actes de toute nature relatifs au groupe ADP », l’acronyme d’Aéroports de Paris. Adopté la veille, le texte indique que ces attributions reviennent à la Première ministre, Elisabeth Borne. Et ce conformément au décret du 22 janvier 1959 relatif aux attributions des ministres, dont l’article 2-1 dispose que « le ministre qui estime se trouver en situation de conflit d’intérêts en informe par écrit le Premier ministre en précisant la teneur des questions pour lesquelles il estime ne pas devoir exercer ses attributions. Un décret détermine, en conséquence, les attributions que le Premier ministre exerce à la place du ministre intéressé ».
Ce décret par lequel Bruno Le Maire se retrouve déporté des sujets liés à ADP a été repéré par Elsa Foucraut, enseignante à Sciences-Po spécialisée dans la transparence de la vie publique, qui s’est, dimanche 6 août, interrogée sur Twitter (renommé X) quant à la raison «qui justifie et nécessite un tel déport après six ans» à la tête du ministère de l’Economie. La réponse est tombée à la fin du week-end, par l’intermédiaire du journaliste de Politico Paul de Villepin : ce déport intervient alors que Sibylle Le Maire, la sœur du ministre, directrice du développement de Bayard, s’apprête à épouser Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP depuis 2012.