Il était temps qu’un responsable politique de cette envergure résiste aux injonctions de Bruxelles mais reste à savoir jusqu’où il ira et combien il va résister à la mafia européenne… Les coupes budgétaires supplémentaires de cette année vont détruire encore plus d’emplois, de secteurs comme la santé, l’éducation, la sécurité…, ce qui ne fera qu’aggraver la situation économique !
Le ministre italien de l’Économie va envoyer jeudi une lettre à la Commission dans laquelle il s’oppose à de nouvelles mesures d’économie.
L’Italie est sous la menace d’une infraction européenne.
L’Italie fait de la résistance contre Bruxelles. Pas question de se saigner à blanc pour complaire aux eurocrates qui lui demandent des coupes supplémentaires de 3,4 milliards d’euros dans le budget de cette année, déclare en substance Rome. Dans la lettre qu’il fera partir jeudi, le ministre de l’Économie Pier Carlo Padoan exclut catégoriquement tout correctif budgétaire (que le Parlement n’est d’ailleurs pas disposé à voter), ou nouvelle réduction des dépenses publique. Pas question non plus d’une hausse de la TVA, suggérée par la Commission européenne.
Même sous la menace d’une procédure d’infraction européenne, le gouvernement de Paolo Gentiloni refuse de paraître agir sous la dictée de la Commission. Le président du Conseil l’a fait comprendre samedi dernier au sommet des pays du sud de l’Europe, à Lisbonne, en excluant catégoriquement tout nouveau train d’austérité. Le ministre des Transports Graziano Delrio, l’a réaffirmé dimanche: «nous ne soustrairons pas un euro à nos investissements».
Des mesures politiquement sensibles
Quant à l’ex-président du Conseil Matteo Renzi, secrétaire du parti Démocrate, il l’a réaffirmé lundi: « la TVA a été augmentée en 2013 (sous le gouvernement de Mario Monti). Cela doit rester la dernière fois ». Par conséquent, « l’ajustement » consistera en une nouvelle amnistie pour les capitaux réfugiés à l’étranger et en diverses mesures comptables ne remettant pas en jeu les équilibres budgétaires déjà acquis. Le correctif demandé par Bruxelles représente à peine 0,2 % du PIB. Mais son « poids » politique, dans une période de forte montée du populisme et avec 45 % des forces politiques italiennes hostiles à l’euro, a un coût que le gouvernement ne […]
Richard Heuzé – Le Figaro.