Il faut être vraiment totalement déconnecté du monde réel pour oser dire une telle sottise, d’autant que de très nombreuses enquêtes de la police des polices ont été menées et que des dizaines de vidéos circulent sur Internet montrant une vieille dame de 75 ans victime d’un tir de flash ball, une jeune femme se prendre le même type de projectile, lui faisant perdre un œil alors qu’elle ne représentait absolument aucune menace à l’ordre public, un autre manifestant recevant un tir de dos et se retrouvant dans le coma… bref, ce négationnisme du réel est caractéristique de la gouvernance Macron, dont nous connaissons aujourd’hui le résultat : le chaos !
Ce lundi, le ministère de l’Intérieur a assuré, malgré l’ouverture de plusieurs enquêtes de l’IGPN, qu’il ne connaît « aucun policier, aucun gendarme, qui ait attaqué des Gilets jaunes ».
La phrase va faire sursauter de nombreux Gilets jaunes : « Je ne connais aucun policier, aucun gendarme, qui ait attaqué des Gilets jaunes. »
La dernière sortie du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner a de quoi intriguer après la multiplication des signalements aux services du ministère et surtout les multiples vidéos de violences policières qui circulent sur les réseaux sociaux.
Pas plus tard que samedi, à Bordeaux, Olivier Beziade, 47 ans, a été très grièvement blessé par un tir de lanceur de balles de défense et un jet de grenade de désencerclement. L’homme, victime des armes des policiers, a été placé en coma artificiel.
Ces faits ne sont que l’un des multiples exemples de violences policières répertoriées depuis le début du mouvement des Gilets jaunes : dans un premier décompte, la rédaction de Libération a comptabilisé 82 blessés graves. Un journaliste, David Dufresne, essaye d’ailleurs de comptabiliser ces actes et les signale au ministère de l’Intérieur. Ce 15 janvier, son décompte était de 298 actes de violences policières présumés.
« Je connais des policiers et des gendarmes qui utilisent des moyens de défense »
Pour justifier ce soutien aux forces de l’ordre, très mobilisées depuis le début du mouvement, le ministre a donc expliqué au micro de TV Carcassonne : « Par contre je connais des policiers et des gendarmes qui utilisent des moyens de défense, de défense de la République, de l’ordre public. Et il n’y a pas de liberté sans ordre public. » Le ministre a continué de développer son argumentation en justifiant l’usage et la dotation en lanceurs de balles de défense (LBD) des forces de l’ordre assurant que « Quand elles (les forces de l’ordre) sont effectivement acculées, elles utilisent des moyens. Mais naturellement je n’ai jamais vu un policier ou un gendarme attaquer un manifestant ou attaquer un journaliste. »
Rapport du Défenseur des droits sur « Le maintien de l’ordre au regard des règles de déontologie » –
Décembre 2017
En janvier dernier, le Défenseur des droits a pourtant recommandé l’interdiction des lanceurs de balles de défense dans des opérations de maintien de l’ordre. La raison ? Ceux-ci sont « susceptible de blesser grièvement un manifestant, d’engager la responsabilité du tireur, et d’entraîner des réactions imprévisibles de la part des manifestants témoins d’une blessure grave occasionnée par des policiers à un manifestant, que le tir soit conforme ou non aux règles d’emploi »
Photo d’illustration : Christophe Castaner lors d’une visite à Lille. Photo archives Baziz Chibane – VDNPQR
La Voix du Nord