Oui, c’est fini pour Tariq Ramadan et ce, quelle que soit l’issue judiciaire de toutes ces plaintes ! Car même si le viol — certes l’accusation la plus grave — venait à être écartée par la justice, il resterait toujours les délits coraniques de fornication et d’adultère, impardonnables dans tous les cas et surtout quand leur auteur « prêche » lui-même l’islam et la bonne morale, au même titre d’ailleurs que la loi laïque est plus sévère à l’égard du policier ou du magistrat voleur et du professeur pédophile. Très curieusement, les inconditionnels de ce « moraliste » autoproclamé appellent, au nom même de la religion, à la discrétion et à la retenue. Drôle de conception de l’exercice de la religion. Tariq Ramadan a été couvert longtemps, peut-être pour lui laisser le temps de s’amender et de revenir sur la voie droite qu’il se plaisait à indiquer aux autres pour gagner leur confiance. Mais ne dit-on pas que « tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse » ? Il est important, par ailleurs, de répondre à Laetitia Guinand qui se dit toujours disposée à regarder sans complexe un film de Polanski laissant entendre par là que, n’étant pas prêtre ni moraliste, on pouvait tout lui pardonner. Non, Madame Guinand, Polanski est un abominable pédophile et s’il n’avait pas échappé aux fourches de la justice à cause de la complicité des élites européennes, nous ne pourriez pas voir justement ses films aujourd’hui, car il serait encore en train de croupir en prison pour purger une peine largement méritée ! N’oubliez surtout pas que Roman Polanski est un fugitif ou plus précisément un criminel en fuite, honteusement protégé.
Bref, les accusations sont là ! Nous vivons dans un pays où la présomption d’innocence est un élément clé indissociable du droit et qui signifie que toute personne n’ayant pas encore été jugée est présumée innocente, même si son arrestation est survenue au cours d’une procédure de flagrant délit. Attendons donc que la justice se prononce et dise le droit.
Cependant, on peut considérer que Tariq Ramadan est spirituellement et moralement bel et bien mort. L’islam reste par contre plus que jamais vivant et impérissable car il se suffit à lui-même et c’est Dieu qui se charge de sa protection et de son éternité. « En vérité c’est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c’est Nous qui en sommes gardien. » [Coran, XV : 9].
Publiée le 3 novembre 2017
Signature de Laetitia Guinand – C’est fini pour vous, Tariq Ramadan
RTS [Suisse]