Alors que la voiture électrique a été vendue au monde comme étant la solution obligatoire pour sauver la planète, pour sauver l’environnement et diminuer ainsi le réchauffement climatique avec le fameux objectif de carbone zéro (qui nous rappelle d’ailleurs une autre hérésie d’une profonde stupidité qui était le zéro-covid). La réalité est à l’opposé de la belle histoire qui nous a été contée. L’extraction des minerais utiles à la fabrication des batteries est extrêmement polluante. L’extraction du cobalt dans des mines non officielles, sans aucune protection, a tué beaucoup de Congolais. L’eau des fleuves a été polluée et de fait toute l’agriculture environnante avec des dégâts catastrophiques sur la santé des habitants. Bien entendu, le travail des enfants est tout à fait banalisé dans ces mines, ce qui est une monstruosité. Comme toujours, la corruption est essentielle à la mise en place de ce commerce étant donné une compétition féroce au niveau mondial pour les constructeurs automobiles car il n’y aura pas de minerai pour tout le monde à l’infini. D’autant que la durée de vie de ces batteries n’est pas non plus infinie, leur durée de vie est inférieure à celle du moteur thermique classique qui peut largement dépasser les 3 à 4 décennies.
Donc, peut-être que la voiture électrique n’est pas polluante puisqu’elle ne consomme pas d’essence mais sa fabrication crée énormément de pollution et de souffrance pour les mineurs africains qui ne pourront d’ailleurs jamais se payer ce type de voitures électriques à 30-40 000 € minimum ! Ce qui rend les efforts des Occidentaux totalement vains puisqu’ils seront les seuls sur terre à rouler en voiture électrique et, vu que la pollution n’a pas de frontières, l’intérêt de ce changement industriel est plus que douteux.
SAMEDI 8 JUILLET À 22 H 10 – DOCUMENTAIRE
« Un Apple à l’aide. » C’est en ces termes qu’une chorale de mineurs congolais interpelle la communauté internationale.
Elle égrène également le nom d’autres grands groupes industriels gourmands en batteries électriques, et donc avides de cobalt, à l’exemple de Nokia, Samsung, Huawei, Tesla, BMW ou General Motors. Ce chant ouvre le documentaire réalisé par Quentin Noirfalise et Arnaud Zajtman. Il le clôture également, en lançant : « Nous avons peur de vos batteries. »
Entre-temps, le documentaire nous fait découvrir les coulisses de l’exploitation du cobalt. La face sombre de la voiture verte. En effet, ce minerai bleu est la clé pour rouler sans polluer. Il en faut près de 10 kilogrammes par batterie. Or, en pleine crise climatique, la voiture électrique porte la promesse d’une transition écologique et devient un enjeu majeur pour les constructeurs automobiles. Chacun souhaite sécuriser son approvisionnement en métaux dits « stratégiques » dont le cobalt fait partie. Sachant que le sous-sol de la République démocratique du Congo (RDC) en détient la plus grande part.
Les réalisateurs nous démontrent que cette richesse, accrue par la flambée du cours du cobalt, ne profite pas à la population congolaise. Avec les témoignages d’ONG internationales et de militants locaux, ils jettent la lumière sur le coût environnemental et humain de cette extraction minière. Nous allons avec un « creuseur » au fond des mines dites « artisanales », il évoque sa peur face à une tâche dangereuse et mal rémunérée. Ces mines, non officielles, ont été montrées du doigt par Amnesty International pour avoir recours au travail des enfants. Une enquête qui a fait grand bruit à sa publication.
Pollution et corruption
Autres témoignages, ceux d’agriculteurs dont les champs ont été altérés par la pollution de l’eau des fleuves, chargée de résidus d’extraction. Une contamination qui affecte la santé des populations. Le documentaire nous raconte, enfin, la corruption qui a entouré l’attribution des riches gisements du pays à des grands groupes miniers internationaux au détriment des finances de la RDC.
Face à cette situation et au risque de dépendance, l’Europe tente de trouver des voies pour accroître sa souveraineté. Une usine belge de recyclage remettrait dans le circuit industriel des métaux recyclables à l’infini. Une mine finlandaise serait remise en activité pour exploiter un filon de cobalt – mais les ONG dénoncent les manquements du groupe minier, déjà condamné en 2012 à fermer le site après une pollution des eaux environnantes. La souveraineté européenne passera également par la construction de gigafactories de batteries face à l’hégémonie chinoise. Une démarche illustrée par le projet Northvolt en Suède.
Après avoir visionné ce documentaire très complet, le téléspectateur aura un autre regard sur la voiture électrique.
Cobalt, l’envers du rêve électrique, documentaire de Quentin Noirfalise et Arnaud Zajtman (Fr.-Bel., 2022, 90 min). Diffusé dans le cadre de l’émission « Reporters + » sur France 24.
Photo d’illustration : Des travailleurs dans une mine de cobalt en République démocratique du Congo (RDC), image extraite du documentaire de Quentin Noirfalise et Arnaud Zajtman, « Cobalt, l’envers du rêve électrique ».
8 juillet 2023