Colombe assassinée
Ô descellement des mots
Ô lointaine liberté
Recluse sous tant de sceaux
Pourras-tu nous pardonner
Nos impavides outrages
À ton regard étonné
Car semblables aux premiers hommes
S’acharnant silex aux mains
Pour brûler leurs pauvres chaumes
Nos ardeurs si ignorantes
De tes alchimies subtiles
En éreintent toute entente
Que de mondes bleus s’effondrent
Sans que cèdent les verrous
Des lugubres tours de Londres
Que de rages avinées
Dans les rues nourries du sang
De colombe assassinée
Qui propage les charniers
De victimes innocentes
Des frères en tablier
Obédiences de la mort
Dans les loges consacrées
À l’adoration de l’or
L’éternelle procesSion
De vos noirs aveuglements
Lie vos damnées oblations
Après avoir tout perdu
Nous entrerons dans la terre
Promise à nos seules vertus
Ivres de tous les midis
Au tout premier son de flûte
Des dithyrambes bénis
Lotfi Hadjiat