La situation est désastreuse au Canada avec un traitement des personnes âgées dégradant, bien inférieur à celui réservé aux animaux de zoo ! Certains ne se sont pas lavés depuis 3 semaines ! Interdiction de sortir de la chambre depuis plus de 21 jours ! Comment est-il possible de si mal gérer une crise aussi simple ? Même les prisonniers ont le droit de sortir dans la cour et de se laver régulièrement…
Solitude, angoisse et morosité ; l’éclosion de COVID-19 à la Villa des Jardins, un foyer de soins d’Edmundston au Nouveau-Brunswick, chamboule le quotidien de ses résidents.
Après le dépistage de 19 nouveaux cas de la maladie cette semaine et la mise en quarantaine du tiers des employés, le foyer est passé sous le contrôle de l’équipe provinciale de gestion rapide des éclosions. Les travailleurs du Programme extramural et d’Ambulance Nouveau-Brunswick sont sur les lieux.
Comme les autres résidents, Joanita Chamberland est confinée jour et nuit depuis près de trois semaines.
« Ça va comme ça va, avec cette histoire de COVID-là », lance-t-elle de la fenêtre de sa chambre, le téléphone à l’oreille.Les préposés qui s’occupaient de Mme Chamberland ont été contraints de se mettre en isolement. Les services sont restreints au strict minimum. La femme de 79 ans admet qu’elle n’a pas reçu une douche ou un bain depuis trois semaines. Elle se lave « à la mitaine ».Son fils, Marcel Chamberland, se désole de l’épreuve que vit sa mère et les autres résidents.
« Ce que j’ai le plus de misère avec, c’est que je ne peux rien faire pour elle. Je ne peux pas lui venir en aide », confie-t-il. « J’ai bien beau lui parler au téléphone, mais ce n’est pas comme en personne avec ta maman, tu la prends dans tes bras, tu la rassures, mais on ne peut même pas avoir ce contact-là.»
Le réseau de santé Vitalité a lancé un appel pour recruter du personnel soignant dans la région d’Edmundston, car le va-et-vient entre les foyers d’éclosion laisse craindre le pire.
« On a des gens qui travaillent dans plusieurs endroits et ça, ça ne peut pas continuer quand on a des éclosions », a déclaré la docteure Jennifer Russell, médecin hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick.Les militaires en renfort ?
Le premier ministre néo-brunswickois Blaine Higgs refuse pour le moment de demander l’aide du fédéral. « Nous nous sentons certainement capables d’aller chercher les ressources ailleurs dans la province », a-t-il dit.
L’opposition libérale à Fredericton demande une réponse plus vigoureuse, avec implantation d’un centre de mesures d’urgence pour la région d’Edmundston.
Le député fédéral de Madawaska-Restigouche, René Arseneault, promet une réponse d’Ottawa si le gouvernement du Nouveau-Brunswick en fait la demande.
La Coalition pour les droits des aînés et des résidents des foyers de soins du Nouveau-Brunswick demande au gouvernement d’appeler l’armée en renfort, pour stabiliser la situation dans ce foyer de soins.
De sa fenêtre à la Villa des Jardins, Joanita Chamberland n’a plus de patience pour ces atermoiements politiques.
« Ce que je leur dirais ? Le gouvernement, bien qu’il s’arrache – excuse l’expression -, les doigts de dans le derrière, puis qu’ils fassent de quoi pour le monde ! », lance-t-elle.
D’après le reportage de Jean-Philippe Hughes
Photo d’illustration : L’équipe de gestion rapide des éclosion était à la Villa Des Jardins mardi matin. © Bernard Lebel/Radio-Canada
CBC/Radio-Canada
MSN Actualité4 février 2021