Les conséquences directes du confinement sur la santé mentale avec notamment l’explosion des troubles psychiatriques en France sont dramatiques comme l’explique le chef de service de psychiatrie de l’hôpital Avicenne, Thierry Baubet. C’est d’autant plus grave que la psychiatrie a très peu de moyens en France depuis déjà très longtemps.
« L’incertitude liée au virus fragilise la société tout entière », analyse le psychiatre Thierry Baubet.
Il alerte sur les manques de moyens en psychiatrie, notamment en Seine-Saint-Denis. Il invite aussi à sortir de la « compétition des malheurs » entretenue entre les générations.
INTERVIEW.
Comment ont été vécues toutes les étapes liées à la pandémie depuis un an ?
THIERRY BAUBET : Lors du premier confinement, tout le monde avait l’impression de devoir affronter une épreuve difficile mais relativement brève, circonscrite. Il y avait cette idée d’une résolution. Et donc une forme d’unité : nous allions tous contribuer activement à trouver une porte de sortie. Aujourd’hui, nous n’avons plus la possibilité de faire comme cet été, comme si la menace était écartée. Sans cesse, l’actualité nous replonge dans l’existence d’un danger, avec une incertitude qui demeure sur la durée de cette crise. Ce qui est usant presque autant que le virus, ce sont ces discours contradictoires incessants qui sont parfois très minoritaires, mais extrêmement relayés. Du matin au soir, on nous bombarde d’informations négatives.
Certains de vos confrères parlent de troisième vague psychiatrique…
THIERRY BAUBET : Je ne suis pas d’accord avec cette idée. On nous avait déjà vendu la deuxième […]
THIERRY BAUBET*
Photo d’illustration : Thierry Baubet, psychiatre et professeur des universités
1er février 2021
*Psychiatre et professeur des universités