Voici une nouvelle affaire de scandale sanitaire qui concerne 900.000 nouvelles victimes potentielles avec des effets assez lourds sur la santé des patientes ayant opté pour ce système contraceptif définitif. Il est très curieux de constater que ce dispositif médical soit placé « sous surveillance renforcée » en raison des complications associées à sa mise en place, alors que l’on devrait être en mesure de bénéficier d’un dispositif sans risque du moment que ce dernier a reçu son AMM, son autorisation d’utilisation. Depuis quand met-on en circulation des produits non validés ?!! Les dérives actuelles du ministère de la santé, de l’ANSM… sont terrifiantes et extrêmement dangereuses.
Le Tribunal de grande instance de Bobigny devrait être saisi ce lundi. Le groupe allemand défend son produit en rappelant que 90 % des femmes en sont satisfaites.
L’accueil vendredi au Ministère de la Santé, des femmes regroupées au sein de l’association RESIST (Réseau d’Entraide, de Soutien, et d’Informations sur la Stérilisation Tubaire) après leur audition ce jeudi par l’ANSM, marque un nouveau pas en avant dans la reconnaissance de leur cause. Elles dénoncent les effets secondaires de la stérilisation tubaire grâce au dispositif Essure, commercialisé par Bayer, et demandent son retrait.
Plusieurs d’entre elles, qui voudraient obtenir un dédommagement, ont en outre pris un avocat qui devrait assigner, ce lundi, Bayer en référé devant le Tribunal de Grande Instance de Bobigny, pour obtenir une expertise aux frais de celui-ci. Objectif : déterminer s’il y a un lien de causalité entre les symptômes et la pose du dispositif Essure.
Les femmes regroupées dans l’association RESIST se plaignent, selon sa fondatrice, Marielle Klein, « de douleurs invalidantes telles que des règles hémorragiques, des palpitations, des douleurs pelviennes et dorsales, des troubles ORL et neurologiques, de la faiblesse musculaire » et elles les attribuent à la pose d’Essure. Ces implants les accusent aussi d’être à l’origine « de perforations d’organes, de cancers, de réactions allergiques etc.»
Dispositif sous surveillance renforcée
Est-on à la veille d’une nouvelle affaire sanitaire comme l’affirment les opposants à Essure, se référant notamment à la campagne menée aux Etats-Unis par plusieurs centaines de femmes soutenues par Erin Brockovich ? Il est trop tôt pour le dire. Jusqu’à présent, les autorités sanitaires françaises qu’il s’agisse du Ministère de la Santé ou de l’Agence des produits de santé, ont réaffirmé leur confiance dans le dispositif dont le rapport bénéfice/risque reste pour eux positif.
Rappelons que cet implant est aujourd’hui la méthode recommandé en première intention pour la stérilisation définitive, en raison du caractère non invasif de sa pose, alors que la ligature des trompes est un acte chirurgicale nécessitant une anesthésie générale. 25.000 implants sont posés chaque année en France. Depuis 2015, le dispositif est malgré tout « sous surveillance renforcée » en raison des complications associées. Les résultats d’une étude française portant sur 2.600 femmes suivies dans 13 centres, qui seront publiés d’ici à fin mars devraient apporter des éléments supplémentaires
Une pose encadrée
Essure est autorisé en Europe depuis 2001 et remboursé en France depuis 2005 (700 euros) . « Il n’y a jamais eu de défectuosité du produit en lui-même » souligne-t-on chez Bayer France. Toutefois, les opposants américains au produit ont montré que l’autorisation de mise sur le marché initiale avait été accordée à la société Conceptus, inventeur de la technique, rachetée par Bayer en 2013, sur la base d’études cliniques assez fragiles en raison de divers biais et du faible nombre de femmes effectivement suivies comparée au nombre de femmes implantées à ce jour dans le monde de l’ordre de 900.000.
Pour Carole Maitre, gynécologue et consultante pour Bayer France, « Le taux de satisfaction des patientes [efficacité de la contraception], en France est documenté par de nombreuses publications scientifiques, et il dépasse les 90 %. Les complications recensées ne sont pas différentes de celles mentionnées dans la notice explicative ».
En France, la pose est très encadrée afin de protéger les femmes. Elle ne peut être réalisée que par un gynécologue obstétricien expérimenté. La patiente dispose d’un délai de réflexion de 4 mois obligatoire, à compter de la première consultation au cours de […]
Catherine Ducruet – Les Échos