Bonjour le délit de faciès ! Merci Votre Excellence, Monsieur le Secrétaire d’état ! Quelle perspicacité, quelle idée lumineuse ! Bientôt l’étoile verte pour discriminer les Français de confession musulmane ou d’origine maghrébine. Les Occidentaux sont décidément de très mauvais élèves. Exit la rafle du Vel’d’Hiv ! Bientôt des rafles à la sortie des mosquées le vendredi ! Et dire que c’est un membre du gouvernement de la patrie des droits de l’homme, ayant rang de ministre, qui assène ces idioties !
LE SCAN POLITIQUE/VIDÉO – Les différentes mesures censées prévenir des attentats dans les trains pourraient entraîner des délits de faciès. «Je préfère qu’on discrimine pour être efficace plutôt que de rester spectateur», juge le secrétaire d’État aux Transports.
Notamment le contrôle aléatoire des bagages qui pourrait provoquer de la discrimination au faciès. «Il ne faut pas rester l’arme au pied dans cette affaire», évacue le secrétaire d’Etat. Ajoutant: «À chaque fois qu’on parle de fouille aléatoire, quelqu’un dit “oui mais ça risque d’être discriminatoire”. Eh bien écoutez, moi je préfère qu’on discrimine, effectivement, pour être efficace, plutôt que de rester spectateur.» «Il y a des personnels spécialisés qui peuvent dire ‘Monsieur, vous m’ouvrez votre sac et s’il y a un doute vous ne pouvez pas monter dans le train’. C’est cette mesure-là aujourd’hui qui est la plus efficace», explique le secrétaire d’Etat.
Pour Alain Vidalies, «c’est vrai», de telles discriminations au faciès peuvent exister. Mais il compte sur le «travail de policier», «de formation» pour les éviter autant que possible.
«Propos inacceptables»
Des déclarations qui font réagir. Au Parti communiste, Olivier Dartigolles, le porte-parole du mouvement, s’offusque sur Twitter: «Quand un ministre justifie la discrimination pour lutter contre le terrorisme, il ne parle plus au nom de la République». Ajoutant qu’il «ne faut pas lutter contre le terrorisme en perdant de vue l’essentiel: ne pas aller vers une société voulue par les barbares». Quant à “La gauche forte”, un collectif animé par des députés PS, elle dénonce sur les réseaux sociaux des «propos inacceptables» qu’Alain Vidalies «doit rectifier d’urgence».
De même, le député socialiste de l’Essonne et ancien ministre, François Lamy, a estimé que «reculer sur les droits des citoyens» et «accepter les dicriminations et les divisions» étaient «ce que cherchent les terroristes». «Ne pas céder!», a-t-il enjoint sur le réseau social. Enfin, la présidente des Jeunes socialistes (MJS), Laura Slimani, a demandé des excuses. «Je veux pas être tatillonne mais pour info l’Etat vient juste de se faire condamner pour contrôles au faciès», note-t-elle sur Twitter.
«Jamais été question de prôner la moindre méthode discriminatoire»
«Ce que j’ai dit clairement c’est que ce risque existe, qu’on le prend en compte, mais qu’il ne doit pas nous faire renoncer au contrôle aléatoire et la réponse elle est dans la formation des personnels de police», a simplement explicité Alain Vidalies, invité de France info quelques heures plus tard. Puis, dans un communiqué: «Il n’a bien entendu jamais été question de prôner la moindre méthode discriminatoire».
Il aura toutefois pu trouver le soutien du député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, qui a jugé ce débat «ridicule et grotesque». «Il faut des contrôles, peut-être systématiques à terme, mais à tout le moins aléatoires. Il est ahurissant de voir que face à la menace terroriste certains aient suffisamment de temps à perdre pour ouvrir le débat du délit de faciès», a-t-il déploré sur RTL. «Je fais totalement confiance à ceux qui sont les garants de l’autorité», a enfin martelé le parlementaire.
Tristan Quinault Maupoil