C’est certainement l’article journalistique le plus stupide sur la question de la défiance des gens face au discours politico-médiatique ainsi qu’au corps médical qui, rappelons-le, n’est plus applaudi tous les soirs à 20h. La journaliste (sic) de 20minutes auteur de ce papier,
Il suffirait pourtant d’attendre les patients à la sortie des cabinets pour leur poser les bonnes questions qui dérangent, mais ce travail d’investigation de terrain est inimaginable pour ces propagandistes car il nécessite trop de boulot, de temps et surtout ses conclusions seraient contre les intérêts de la Doxa…
Alors que les débats autour du documentaire « Hold-Up » mettent en lumière le complotisme sur la pandémie, « 20 Minutes » a demandé à quatre généralistes si ce phénomène s’invitait dans leurs consultations et les inquiétait.
Après le succès du documentaire Hold-up, 20 Minutes propose une série d’articles sur le complotisme et la pandémie de Covid-19.
Les théories du complot circulent beaucoup sur les plateformes et les réseaux sociaux, mais dans les cabinets de généralistes, la crainte concerne davantage le Covid-19.
En revanche, les généralistes alertent sur la nécessaire transparence et la communication concernant les vaccins contre le Covid-19, car au-delà d’une frange complotiste, difficile à toucher, de nombreux Français s’interrogent.« Aucun patient ne m’a dit qu’on serait en train d’éliminer 3,5 millions de personnes dans le monde… Les gens ont peur du coronavirus, pas du complot mondial », synthétise Michaël Rochoy, généraliste à Outreau. Alors que le documentaire Hold-Up, récemment diffusé, a rencontré un succès certain auprès du public, et que la pandémie a accentué la circulation des théories du complot, les généralistes sont-ils souvent confrontés à des patients qui défendent ces thèses ?
Dans leur cabinet, loin du tumulte des réseaux sociaux, si les questions sur la pandémie sont nombreuses, les affirmations complotistes restent rares, selon les généralistes que 20 Minutes a interrogés. Ce qui ne les empêche pas d’alerter sur l’avenir.Pas de surprise, mais de la colère
Dans une période d’immenses incertitudes, avec une maladie qu’on connaît encore mal, une actualité anxiogène qui évolue vite, une défiance toujours plus importante vis-à-vis du politique, « le documentaire Hold-up coche toutes les cases pour convaincre », analyse Jérôme Marty, généraliste en Haute-Garonne et patron du syndicat de l’ Union française pour une médecine libre (UFML).
En voyant les réseaux sociaux s’enflammer, et plus largement sur les théories du complot concernant le coronavirus, la première réaction a été pour certains médecins, au front dans les hôpitaux comme en ville, l’incompréhension. « J’ai fait deux certificats de décès du Covid-19 cette nuit en Ehpad, si jamais certains doutent encore… », s’emporte Luc Duquesnel, généraliste en Mayenne et président du syndicat Les Généralistes-CSMF. D’autres ne cachent pas leur colère et leur inquiétude. Notamment vis-à-vis d’un sous-entendu émis par le documentaire : des médecins feraient passer des patients pour des victimes du Covid-19 car la consultation est mieux rémunérée… « C’est dangereux, avoue Jérôme Marty. Cela laisse penser que des médecins auraient pu inventer des malades pour gagner trois sous. On a des gens fragiles psychologiquement, avec la crise que nous traversons, et un médecin pourrait se faire agresser. » Lui a été menacé de mort par certains complotistes à plusieurs reprises. Et a rencontré, encore la semaine dernière, un patient qui lui a avancé que le vaccin permettrait de surveiller la population grâce à la 5G.Peu de traduction dans les consultations
Globalement, les généralistes que nous avons interrogés estiment ce phénomène rare. Sans nier que cette impression peut être faussée. « En général, ils ne viennent pas au cabinet pour nous dire “vous faites de l’argent sur notre dos” », ironise Michaël Rochoy. « Les gens n’osent pas trop évoquer ce genre de convictions devant le docteur, renchérit Jimmy Mohamed, généraliste pour SOS Médecin. Globalement, les antivaccins et les complotistes sont peu nombreux, mais font beaucoup de bruit. »
« Quand ils sont Covid +, nos patients sont bien contents qu’on les prenne en charge, qu’on réponde à leurs questions, qu’on fasse le contact tracing », assure Michaël Rochoy. Attention à l’effet de loupe des réseaux sociaux, rassurent-ils. « Je pense qu’Hold-up a été partagé par des gens qui sont déjà dans le doute, reprend le médecin. A la rigueur, ça va plutôt discréditer ou ridiculiser le message et le porteur du message. Il suffit d’avoir suivi un peu la pandémie pour savoir que les gens interviewés ont dit n’importe quoi sur le coronavirus. » La diffusion massive du documentaire ne rime pas forcément avec l’augmentation des convictions complotistes. « Je différencie la circulation des théories du complot et l’acceptation, reprend-il. On peut garder quelques questions soulevées sans adhérer aux réponses apportées. Il y a une appétence, mais je pense que les gens sont capables de faire la part des choses. »
Ils insistent en revanche sur la différence entre complotisme et doutes. « La défiance n’est pas du complot, prévient Jimmy Mohamed. On peut d’ailleurs tout à fait comprendre les interrogations, on s’est beaucoup trompé. Par exemple, le discours politique sur les masques inutiles a fait beaucoup de mal. » « Une chose est de discuter les stratégies gouvernementales sur la pandémie, ce que d’ailleurs nous, soignants, avons fait, renchérit Michaël Rochoy. Une autre est de remettre en question l’existence du coronavirus. »Éviter le prosélytisme
La difficulté, c’est que si les théories complotistes se diffusent, il sera de plus en plus difficile d’imposer confinement, masques et mesures barrières. Au risque de mettre en danger la santé des plus fragiles et des soignants. « Malheureusement, le débat est nul face à de vrais complotistes, on n’arrivera pas à les convaincre, se désole Jimmy Mohamed. Ce qui serait regrettable, c’est de créer de nouveaux complotistes, renforcer la défiance avec des discours incohérents. » Voilà pourquoi il appelle à rester vigilant. « Le rapport de force peut basculer dans un sens comme dans l’autre ».
« Si ça prend une ampleur importante, cette mouvance met en danger notre société, par seulement la santé de chacun, mais le sens du collectif.
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Photo d’illustration : médecin généraliste réalisant un test antigénique dans son cabinet. — SYSPEO/SIPA
20 minutes
23 novembre 2020