Il faut dire qu’ils ne sont pas les seuls actuellement puisque 10 pays européens, et plus dans le monde, ont mis fin à l’utilisation de ce vaccin à cause d’effets secondaires graves de plus en plus nombreux. Bien entendu, on imagine que les autorités locales vont minorer le risque jusqu’au bout…
Ils prennent rendez-vous, se déplacent dans un centre de vaccination, mais rebroussent chemin sans avoir reçu de vaccin : les refus de se faire vacciner contre la COVID-19 se comptent maintenant par centaines au Québec.
La mauvaise presse dont souffre le vaccin d’AstraZeneca, aussi nommé Covishield, rebute plusieurs personnes. Une douzaine de pays ont suspendu son utilisation après que le Danemark et la Norvège eurent enregistré de possibles complications liées à des caillots sanguins (voir texte du bas). « Si on me l’offre, moi, je m’en vais. J’ai fait un anévrisme au cerveau, j’aime mieux ne pas prendre de risque », confie une dame de 68 ans à l’entrée de l’un des centres de vaccination montréalais. « Je ne suis pas certaine du niveau d’efficacité du vaccin », ajoute une autre, de 75 ans.
Dans l’ensemble du Québec, ces refus demeurent « marginaux », souligne le ministère de la Santé, qui ne compile pas de données sur la question. Tout de même, au Stade olympique, le plus gros centre de vaccination au Québec, des travailleurs sociaux ont été dépêchés en renfort pour rassurer les plus craintifs, signe que la question est prise au sérieux. Parmi les 4200 personnes appelées à y être vaccinées en fin de semaine, 60 ont refusé leur dose au dernier moment. Dans le nord de l’île de Montréal, jusqu’à 8 % des gens à qui on a proposé ce vaccin samedi dernier l’ont refusé. Dans l’ouest de l’île, de 5 % à 10 % des patients dédaignent le produit d’AstraZeneca. Sur le territoire de Laval, chaque jour, environ 100 personnes sur 2400 refusent de le recevoir.« Ce vaccin est bon pour tout le monde », certifie le président du Comité sur l’immunisation du Québec, Nicholas Brousseau. Jusqu’à présent, aucun cas de réaction grave à ce vaccin n’a été répertorié au pays, dit-il. « C’est quelque chose qui est suivi de près. Puis, en Europe, il y a des dizaines de millions de doses qui ont été données. De tous les pays, même ceux qui suspendent son utilisation, aucun ne mentionne que les problèmes de thromboses [caillots de sang] sont plus fréquents chez les personnes vaccinées que chez les personnes non vaccinées. Donc, on n’a pas d’indication de problème actuellement. »Les études indiquent d’ailleurs que l’efficacité du vaccin d’AstraZeneca se compare à celle des autres vaccins homologués par Santé Canada. Après la première dose, le vaccin d’AstraZeneca prévient la maladie dans 60 % des cas, et les hospitalisations dans 90 % des cas. « Le risque, à l’heure actuelle, c’est d’être hospitalisé ou de décéder de la COVID-19, rappelle le Dr Brousseau. Il y a des dizaines de personnes qui sont hospitalisées chaque jour. »
Dans les centres de vaccination, le patient ne peut pas choisir son vaccin, précise un porte-parole du ministère. « À moins d’une contre-indication médicale du patient pour certains vaccins, le vaccinateur utilisera le vaccin disponible. » Toutefois, Québec prévoit privilégier celui d’AstraZeneca pour la vaccination à domicile, car il peut être stocké à des températures beaucoup plus élevées que celui de ses concurrents.
Le gouvernement fédéral a commandé 24 millions de doses du vaccin d’AstraZeneca. Québec a commencé à distribuer les premiers flacons la semaine dernière.Confiance des premiers ministres
Lors d’une conférence de presse conjointe tenue en matinée, Justin Trudeau et François Legault ont réitéré leur confiance envers le vaccin d’AstraZeneca, qu’ils estiment « sécuritaire et efficace ».
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Photo d’illustration : Les refus de se faire vacciner contre la COVID-19 au Québec se comptent maintenant par centaines. © Jacques Nadeau Archives Le Devoir
Jean-Louis Bordeleau
MSN ActualitéSource : Le Devoir avec La Presse canadienne
16 mars 2021