Du Phénix à l’Aigle !
Ce symbole du Phénix, animal fabuleux renaissant périodiquement, dans le cours des siècles qu’on apprend à allonger pour expliquer la nécessité de croire au progrès, à coup de catastrophes qualifiées de révolutions, a été sur le dollar ou Thaler américain – puisque dollar, comme il le faut savoir est une déformation de ce mot allemand, la vallée (Thal) de Jean en Bohème d’où l’on extrayait le métal précieux ! Qu’il soit un effet de la pensée claire et courte de la Maçonnerie, qui est une philosophie réduite à l’utilité sociale et à l’ambition de Sancho ridiculisant la hauteur de vue de toute Chevalerie, cela semble évident. Les raffinés y verront l’illustration de ce thème connu de l’Ordre par le Chaos, et quel autre chaos que celui qu’annonce une prêtresse d’Hollywood, du Bois Sacré, après le coup de tonnerre jupitérien de Trump, que “la révolution arrive” ! Une video sur la toile propose l’hypothèse tout à fait vraisemblable, du reste, que l’Amérique est promise dans la tête de ceux que l’on nomme les Illuminés, terme commode pour ceux qui ont peine à voir l’ensemble de l’éléphant logeant dans le salon et préfèrent détailler les parties de l’animal pour leur attribuer un nom spécifique ; c’est comme si vous disiez, je vois bien à la loupe telle forme, mais sans lever les yeux pour satisfaire au conseil d’Aristote que le Tout est plus grand que l’ensemble des parties, car il les anime ! Bref, cette Amérique promise à la Révolution, avec de faux conservateurs dits néocons, en réalité d’éducation ou de religion trotskiste, à la Wolfowitz grimpé jusqu’au sommet du FMI, des gauchistes en réalité qui mangent du bourgeois et ruinent le monde, selon les principes beuglés dans l’Internationale, oui, cette Amérique refuse de prendre ses vaccins démocrates à l’hôpital Clinton parce qu’elle ne veut pas devenir autiste ; et ce n’est point une image que M. Salim Laïbi pourrait bien nous expliquer, mais la déclaration même de Trump : allez trouver ailleurs, au parti républicain gaulois, sans parler des débris du socialisme ploutocrate, pareil doute sur l’obligation de telle procédure bigpharmaceutique !
Un oeil qui peut voir en même temps et la nocivité de tel empirisme médical, et la ruine de la santé économique dans le Traité transatlantique pourrissant la nation américaine, en délocalisant les entreprises, et en politique étrangère la saignée d’un “fight for ever”, d’un combat sans fin, dirait-on, sur le terrain oriental et bientôt africain, sinon même dans l’Ukraine dessinée par la démocratie washingtonienne, pareille faculté de voir synthétique et de haut, appartient à l’Aigle, cette vieille figure des Parthes iraniens, sous sa forme bicéphale, passée, outre les Albanais qui en ont la transmission ethnique, dans l’ensemble impérial, des Gibelins italiens à tous ces systèmes que les amateurs de Phénix se sont plu à réduire en cendres ou à effacer de la mémoire des peuples.
La politique consiste à juger des gens tels qu’ils sont avertissait Spinoza, et Trump ayant eu sa fortune et contre lui les neuf dixième de la presse que l’on sait, et candidat qui déplore la chute et l’assassinat clintonien de Khadafi, et buschiste de Saddam, bref antiterroriste, antidaechiste, n’échappe pas à la règle. Il faut reconnaître que l’emprise financière sur l’Amérique est intacte, que les manifestations rouges, non pas aux couleurs de sa casquette électorale mais du marxisme infectant le sang de la jeunesse continuera son rôle d’auxiliaire de le prédation internationale et que Trump par exemple reprend, comme les Eglises, les sectes et la loge de nos juges et policiers, Vatican et Kremlin compris, tous les préjugés ou fables sur l’antiquité prétendue d’un royaume hiérosolymitain dont les villes restent fantomatiques, inconnues de l’aigle archéologue, et que le récentisme historique démentt. Il y a une volonté de voir, qui est propre au symbole impérial, présent jusqu’en Égypte et en Syrie, qui ne changera pas sa condition pour périodiquement servir de miracle aux amateurs de renaissances révolutionnaires. Et refusons ces vaccins réels ou figurés qui rendent l’organisme du monde fermé sur lui-même et stupide.
Pierre Dortiguier