En Israël, un faux Le Drian escroque chefs d’États et patrons étrangers

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Ce n’est pas la première arnaque de ce genre réalisée par des Franco-israhelliens, mais il faut dire qu’il n’y a qu’eux pour oser une arnaque aussi sophistiquée, aucun autre ressortissant d’aucun pays au monde ne peut se le permettre ou n’a les moyens de connaître l’exacte réplique du bureau de Le Drian, sans parler du carnet d’adresses ! C’est inouï !


Des arnaqueurs ayant obtenu des millions d’euros en usurpant l’identité du ministre de la Défense sortant sont recherchés par les services de renseignement français et israéliens.

Au début de la semaine, la justice et les services de renseignement français ont demandé l’aide de leurs homologues de l’Etat hébreu pour découvrir l’identité des Franco-Israéliens se faisant passer pour le ministre démissionnaire de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et pour des membres de son entourage. Car ces escrocs pleins d’entregent ont convaincu plusieurs entreprises françaises de leur verser des millions d’euros sur des comptes dans les paradis fiscaux et ces sommes se sont évanouies dans la nature.
Sosie.
Les enquêteurs de l’Unité 433, l’équivalent israélien du FBI, cherchent notamment à découvrir où les aigrefins avaient installé une réplique parfaite du bureau du ministre pour convaincre leurs victimes de cracher au bassinet. La pièce, sur le mur de laquelle était accroché le portrait officiel de François Hollande, était la copie conforme de la vraie. C’est à partir de là qu’un sosie de Le Drian, entouré d’un drapeau tricolore et d’un drapeau européen, demandait par vidéoconférence à des entrepreneurs de « contribuer au combat de la France à lutter contre le terrorisme ».
Selon les circonstances, le faux Le Drian et ses faux conseillers évoquaient le paiement d’une rançon à l’État islamique, le financement d’opérations spéciales ou de discrets achats d’armes. Leurs victimes se consoleront peut-être en sachant qu’elles ne sont pas les seules, puisqu’en 2015, d’autres joueurs de pipeau – ou peut-être les mêmes – avaient contacté la plupart des chefs d’État africains francophones afin de leur vendre la même salade. Déjà au nom de Jean-Yves Le Drian, qui a d’ailleurs porté plainte. Certains de ces dirigeants ont payé au nom de la Françafrique, d’autres ne sont pas tombés dans le piège.
Depuis le début des années 2000, Israël est devenu le centre mondial de cette technique connue sous les noms d’« escroquerie à la fausse qualité », d’« escroquerie au Président » ou d’« escroquerie aux faux ordres de virement » (Fovi). Ces deux dernières entourloupes consistant à convaincre, par le biais de mails contrefaits et d’appels téléphoniques émanant prétendument du dirigeant d’une entreprise, son service comptabilité de transférer des fonds sur un compte inconnu.
Inventeur.
Condamné à sept années de prison et à une amende d’un million d’euros en 2015 par le tribunal correctionnel de Paris, Gilbert Chikli, le Franco-Israélien inventeur de ce type d’escroquerie, vit désormais dans une luxueuse villa d’Ashdod, au sud de Tel-Aviv. Son histoire a inspiré le film Je compte sur vous avec Vincent Elbaz et Julie Gayet. Mais l’escroc n’en vit pas mieux pour autant, puisque sa fortune est convoitée par des mafieux locaux, ce qui l’oblige à rester sous la protection de gardes armés.
Interviewé par Libération en mai 2015, Chikli jurait alors s’être retiré des affaires. Mais ses émules sont toujours actifs. En juin 2016, l’Unité 433 a ainsi démantelé une organisation basée dans un local sordide de la vieille zone industrielle de Netanya, la ville la plus francophone d’Israël. Dirigée par un certain monsieur « Henry O.» et composée de Franco-Israéliens et de Franco-Italiens, la bande a siphonné, en 2015, plusieurs grandes entreprises belges, allemandes et françaises. Montant du butin ? Plus de 9 millions d’euros. Une somme pourtant insignifiante, comparée à celle amassée par une autre organisation mise hors d’état de nuire en mars par l’Unité 433 et par le FBI. Forte d’une vingtaine de personnes, cette bande installée à Netanya, Tel-Aviv et New-York comptait plusieurs Franco-Israéliens dans ses rangs. Elle s’est attaquée à des fonds de pension, à des fonds d’investissement, à une banque et à au moins une multinationale française. Selon des sources proches de ce dossier ultra-confidentiel, son butin « s’évalue en dizaines de millions d’euros ».
« Hawala ».
La plupart du temps, les escrocs « à la fausse qualité » font disparaître l’argent volé sur des comptes ouverts dans des pays exotiques grâce à des intermédiaires prélevant une commission pouvant atteindre 30 %. Mais pas l’organisation criminelle démantelée en mars, puisque celle-ci les blanchissait en Europe et en Israël grâce au « hawala », un système de transfert alternatif et discret fonctionnant grâce à des bureaux de change.
Cependant, d’autres escrocs préfèrent en rester aux bonnes vieilles méthodes. Début mai, les douaniers de l’aéroport de Tel-Aviv ont intercepté plusieurs passeurs franco-israéliens (des baldarim, en hébreu) accusés d’avoir, depuis 2014, rapatrié clandestinement 5 millions d’euros de cash provenant de […]


Nissim Behar – Libération.

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